
De gauche à droite sur la tribune, Blerta Aliko, représentante du PNUD, Sandra De Waele, ambassadrice de l’UE, le général Raed Abdallah, directeur général des FSI et Peter Wagner, directeur du FPI à l’UE, signant le contrat au siège des FSI à Beyrouth, le mercredi 14 mai 2025. Photo tirée du site de l'UE
L'Union européenne (UE) a annoncé mercredi l'octroi de 8 millions d'euros « pour soutenir la stabilité, la sécurité et la paix au Liban, après 13 mois de conflit ». Le projet sera mis en œuvre par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), et secondera les efforts de maintien de l’ordre des services de sécurité libanais, au lendemain d’une guerre destructrice avec Israël.
Le contrat a été signé au siège des Forces de sécurité intérieure (FSI) à Beyrouth, en présence du directeur général des FSI, le général Raed Abdallah, de Peter Wagner, directeur du Service des instruments de politique étrangère (FPI) de l'UE, de Sandra De Waele, ambassadrice de l'UE au Liban, et de Blerta Aliko, représentante résidente du PNUD à Beyrouth.
Selon le communiqué de l’UE, cette aide vient soutenir « des institutions publiques déjà fragiles », dont le récent conflit avec Israël en 2024-2025 a limité la capacité « à fournir des services essentiels à la population ». « Les institutions chargées de la sécurité continuent de faire face à de nombreux défis pour maintenir la stabilité dans un contexte de tensions permanentes », poursuit le texte.
Les forces de sécurité au Liban ont largement souffert de la crise économique et financière qui a réduit, depuis 2019, les salaires des agents. Le conflit entre le Hezbollah et Israël, qui a débuté le 8 octobre 2023 et pour lequel un cessez-le-feu a été signé le 27 novembre 2024, a augmenté les défis sécuritaires dans le pays.
L'UE rappelle dans son communiqué qu’elle aide, en partenariat avec le PNUD et l'ONUDC, les communautés touchées par le conflit et facilite leur retour dans des zones sûres et stables. « Le projet renforcera les initiatives locales de prévention des conflits et de consolidation de la paix, ainsi que la capacité des FSI à fournir des services de sécurité », poursuit le texte. En outre, « (il) soutiendra le Centre libanais de lutte contre les mines (LMAC) dans la gestion des munitions non explosées dans les zones touchées par le conflit », ajoute le communiqué. La mission du LMAC « reste vitale pour éliminer les mines terrestres et les restes explosifs de guerre, non seulement pour protéger des vies, mais aussi pour permettre le redressement, le développement et le retour en toute sécurité des familles déplacées », a déclaré Peter Wagner.
Pour Sandra De Waele, « ce nouveau programme reflète notre engagement continu envers le Liban et ses institutions de sécurité dans la promotion de la paix et de la stabilité à travers le pays, en ce moment critique ».
Blerta Aliko, pour sa part, a assuré qu’ « en investissant dans la prévention des conflits, dans l’appui aux services de sécurité et dans le déminage, nous ne nous contentons pas de répondre aux risques immédiats, nous jetons les bases d'une paix et d'un développement à long terme ».
Le Bureau régional de l'ONUDC pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord s’est focalisé sur une composante spécifique du projet, la réforme des prisons au Liban. « S'appuyant sur plus de deux décennies de collaboration avec les autorités nationales et sur notre expertise en matière de justice pénale et de réforme des prisons, ce projet contribuera à réduire les tensions, tout en renforçant la réadaptation et la réinsertion sociale, à un moment où le besoin se fait le plus cruellement sentir », selon le mot de l’organisation.