
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman s'exprime lors du forum d'investissement saoudo-américain au centre de conférence international du roi Abdul Aziz à Riyad, le 13 mai 2025. Photo AFP/FAYEZ NURELDINE
Le Liban était à nouveau bien présent dans les discours tenus mercredi lors du Sommet organisé à Riyad entre les dirigeants des pays du Golfe et le président américain, Donald Trump, en visite officielle en Arabie saoudite depuis mardi.
Dans son discours d'ouverture de ce sommet américano-golfique, le prince héritier saoudien Mohammad Ben Salmane a notamment évoqué le pays du Cèdre. Il a souligné « la nécessité du monopole des armes au sein de l’État libanais », en référence au désarmement du Hezbollah. Ce parti pro-iranien armé, longtemps hostile à l’Arabie saoudite, est aujourd’hui grandement affaibli après sa guerre de 2023-2024 avec Israël et la disparition de ses principaux leaders, notamment son emblématique secrétaire général Hassan Nasrallah. Les pressions arabes et internationales se poursuivent sur le nouveau pouvoir en place au Liban en vue du désarmement du Hezbollah (conformément à la résolution 1701 de l’ONU qui a mis fin aux conflits de 2006 et de 2024-2025 entre le Hezbollah et Israël), sachant que l’armée libanaise s’est déjà déployée au Liban-Sud, longtemps fief quasiment exclusif de ce parti.
L’Arabie saoudite, dont les relations se restaurent peu à peu avec le Liban après un froid qui s’est installé durant des années, « continue d’appuyer les efforts en vue de la stabilité dans ce pays », a également déclaré Mohammad Ben Salmane.
« Le Liban a une chance unique de retrouver la prospérité »
Pour sa part, le président américain Donald Trump a de nouveau parlé longuement du Liban, qu’il avait déjà abordé la veille à Riyad. « Le Liban a une chance unique de retrouver la prospérité et la paix avec ses voisins », a-t-il déclaré. « Le président libanais Joseph Aoun a la possibilité de construire un Etat loin du Hezbollah », a-t-il ajouté.
M. Trump a également réitéré ses diatribes contre l’Iran, parrain du Hezbollah et d’autres organisations dans la région, en assurant que ce pays « ne peut acquérir la bombe atomique ». « L’Iran doit arrêter de soutenir les guerres par procuration dans la région », a-t-il martelé, en référence aux guerres à Gaza et au Liban, impliquant Israël contre le Hamas et le Hezbollah, ainsi qu’avec les Houthis au Yémen. Les Etats-Unis sont en pourparlers avec l’Iran actuellement autour de son programme nucléaire et de son influence au Moyen-Orient.
« Nous œuvrerons de toutes nos forces pour mettre un terme au conflit à Gaza et pour faire libérer les otages américains », a ajouté Donald Trump. La guerre à Gaza a commencé avec une opération du Hamas le 7 octobre 2023, mais se poursuit jusqu’à ce jour avec des opérations et des frappes israéliennes d’une rare brutalité sur la bande, désormais largement détruite, et dont la population est privée de toute aide humanitaire depuis des semaines. Des otages israéliens restent aux mains du Hamas, dans un cadre de gel des négociations avec les autorités israéliennes.
Quant aux rebelles yéménites houthis, ils continuent de lancer régulièrement des missiles sur Israël, dont quatre mercredi. Leurs attaques contre les navires américains et israéliens en mer Rouge leur ont valu une campagne intensive de bombardements américains. « Nous avons frappé un grand coup contre les Houthis », a répété jeudi le président américain.
Celui-ci a rappelé avoir « levé les sanctions contre la Syrie après des pourparlers avec le prince Mohammad Ben Salmane », révélant que son pays « aspire à une normalisation des relations avec le nouveau gouvernement syrien ». Mercredi, Donald Trump s’est entretenu avec le président syrien Ahmad el-Chareh à Riyad, en marge du forum, lui demandant notamment de rejoindre « les accords d’Abraham », c'est-à-dire de normaliser ses relations avec l’Etat hébreu.
Au cours de cet événement, le prince du Koweït, Cheikh Mechaal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, a espéré que ce sommet sera précurseur d’un « système régional plus stable et équilibré, se basant sur le droit international ». Il a réitéré la nécessité de nouvelles négociations au Moyen-Orient qui garantissent « l’établissement d’un Etat palestinien indépendant, dont la capitale serait Jérusalem-est ». Donald Trump avait été, au cours de son premier mandat, le premier président à déplacer l’ambassade des Etats-Unis en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
Pour sa part, le roi du Bahreïn, Hamad Ben Issa Al Khalifa, a salué les efforts américains en vue de l’instauration de la paix dans la région.
M. Aoun nous promet d’étendre l’autorité libanaise sur tout le territoire et avoir le monopole des armes mais préfère le faire, d’après lui sans guerre ni effusion de sang. Faut il lui rappeler que tous ceux qui ont décidé d’éviter la guerre au prix de leur honneur ont eu la guerre et le déshonneur pour le même prix? Il devrait revoir ses livres d’histoire. Ces gens là ne veulent pas la paix ni la prospérité de notre pays et sont disposés à faire traîner le statuquo ad aeternam pour achever notre pays. C’est une guerre comme une autre.
11 h 35, le 15 mai 2025