
Des proches des victimes des explosions au port de Beyrouth pendant le rassemblement, le 4 mai 2025. Photo fourni par les familles à L'Orient-Le Jour
L'association des familles des victimes de l'explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, qui se réunit tous les 4 du mois pour réclamer justice, a salué dans un communiqué dimanche « une dynamique positive et une grande avancée dans le dossier du port ». Signes de cette dynamique, le juge d’instruction près la Cour de justice chargé de l'enquête, Tarek Bitar, a auditionné pour la première fois des hommes politiques au courant du mois d'avril : l’ancien ministre Nouhad Machnouk le 17 avril, et l'ex-Premier ministre Hassane Diab le 25 avril.
« En ce 57e mois depuis l’explosion au port de Beyrouth, la vérité reste captive, la justice confisquée, et les criminels sont libres », déplore d'abord le communiqué, alors que l'enquête judiciaire visant à déterminer les responsabilités de ce drame qui a coûté la vie à 235 personnes et blessé plus de 6 500 autres n’a toujours pas abouti.
Renouvelant l'appel à faire toute la lumière sur ce drame et à « l'indépendance de la justice libanaise », l'association rappelle « à tous ceux qui ont promis de rendre justice – le président de la République Joseph Aoun, le ministre de la Justice Adel Nasser, le Premier ministre Nawaf Salam – que nous avons effectivement perçu une dynamique positive et une grande avancée dans le dossier du port ».
Les familles avaient déjà salué en mars Tarek Bitar, qui a pris mi-janvier une initiative décisive pour la poursuite de ses investigations en engageant des poursuites contre douze responsables sécuritaires et fonctionnaires du port, convoqués pour des audiences ayant débuté le 7 février dernier.
« Au juge d’instruction Tarek Bitar, nous disons : les prières des mères accompagnent vos pas. Et nous rappelons aux poseurs d'entraves que le sang de nos enfants n’est pas un instrument de manœuvre politique, et que l’histoire ne pardonnera pas aux complices, qu’ils portent un uniforme officiel ou une cravate de diplomate ! Tous sont sous l’autorité de la loi », poursuivent les familles, avant de conclure sur la nécessité de faire aboutir l'enquête afin de rendre « hommage aux victimes, aux martyrs et à la patrie ».