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Le meurtrier d'Aboubakar Cissé, tué dans une mosquée du Gard, guidé par une « envie obsessionnelle de tuer »


Les funérailles d'Aboubakar Cissé, un Malien de 22 ans tué de dizaines de coups de couteau près de la mosquée Khadija de la Grand-Combe, où il a été tué, lors de ses funérailles le 2 mai 2025. Photo AFP / SYLVAIN THOMAS

Le meurtrier d'Aboubakar Cissé, un Malien de 22 ans tué de dizaines de coups de couteau dans une mosquée du sud de la France, a agi « dans un contexte isolé », guidé par une « envie obsessionnelle de tuer » qu'il avait largement partagée sur les réseaux sociaux, selon le parquet. 

Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans, a « agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation (...). Les ressorts pour agir de l'agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l'envie de tuer quelqu'un, quelle que soit la cible », sur fond de « fascination morbide », a déclaré la procureure de Nîmes lors d'une conférence de presse vendredi. Rien ne permet pour l'heure d'expliquer pourquoi « il entre dans cette mosquée » et agresse cette personne précise, a insisté Cécile Gensac, rappelant le témoignage d'une jeune femme qui avait signalé les contenus en ligne du futur meurtrier, où il avait fait part, depuis un an déjà, d' »envies de viol de femmes, de meurtres ou de viols de cadavre ». Puis la magistrate a détaillé les messages du meurtrier le matin même des faits, vendredi 25 avril, sur un groupe de discussion en ligne. Il écrit notamment, une fois sur place : « Il est noir (évoquant sa future victime, ndlr), je vais le faire. » Enfin, juste après le meurtre, dans une vidéo diffusée sur Instagram qu'il filme face à sa victime agonisante, à qui il a porté 57 coups de couteau au total, il dit à deux reprises: « Je l'ai fait (...), ton Allah de merde. »

Les premières investigations dressent le portrait d'un jeune homme né dans le sud de la France dans une famille chrétienne non pratiquante de 11 enfants, consommateur de vidéos violentes, notamment de personnes se scarifiant en direct, a précisé la magistrate. Deux jours avant les faits, il avait fait part de son intention de passer à l'acte, et deux internautes avaient fait un signalement en ligne. Selon l'une de ces deux témoins, le meurtrier se serait décrit comme « schizophrène » dans sa vidéo juste après les faits, où il ajoute qu'il faut qu'il commette « deux nouveaux faits pour devenir un tueur en série ».

« À ce stade » donc, le parquet national antiterroriste (Pnat) n'a pas retenu la qualification terroriste, a confirmé la procureure de Nîmes. Mais cela ne signifie pas « une relativisation de la gravité des faits », pour lesquels la perpétuité est encourue, a insisté la magistrate, selon qui le Pnat « demeurera en observation » sur ce dossier.

Les avocats de la famille Cissé avaient annoncé plus tôt leur intention de déposer une plainte pour que l'enquête soit justement requalifiée en assassinat terroriste.

Extradition accélérée 

En fuite pendant près de trois jours, le meurtrier s'est rendu dimanche soir en Italie, au commissariat de Pistoia - près de Florence -, accompagné d'une tante et d'un avocat. Olivier Hadzovic « a consenti à être remis à la France car il veut rentrer chez lui », avait précisé mercredi son avocat italien, Me Giovanni Salvietti: « Et donc la procédure d'extradition accélérée a été mise en place, ce qui permettra à Olivier de pouvoir rentrer en France autour de la mi-mai ».

« Mon fils, il est fou. C'est 100 % pas normal ce qu'il a fait. Je m'excuse pour la famille... Je suis désolé. Il est en train d'assumer », a déclaré vendredi un homme se présentant comme le père du suspect, à la télévision.

Dans ses premières déclarations aux enquêteurs italiens, le jeune homme a reconnu le meurtre d'Aboubakar Cissé mais nié avoir agi par haine de l'islam, indiquant, selon son avocat, « avoir tué la première personne qu'il a trouvée » sur son chemin. 

À la mosquée Khadidja de La Grand-Combe, dans le sud de la France, où Aboubakar Cissé a été tué, quelque 700 personnes, selon une correspondante de l'AFP, se sont réunies vendredi pour une prière mortuaire. Ailleurs en France, des mosquées ont également organisé des prières funéraires sans dépouille, des « salat al-ghaib », en marge de leurs traditionnelles prières du vendredi. Avant l'enterrement prévu au Mali, le cercueil sera accueilli lundi à la Grande Mosquée de Paris. Le même jour, la famille d'Aboubakar Cissé sera reçue par le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau, en même temps que des représentants du Haut Conseil des Maliens de France. M. Retailleau a été très critiqué, à gauche et par la famille de la victime, pour ne jamais s'être déplacé à La Grand-Combe et ne pas avoir encore reçu les proches de la victime.

Le meurtrier d'Aboubakar Cissé, un Malien de 22 ans tué de dizaines de coups de couteau dans une mosquée du sud de la France, a agi « dans un contexte isolé », guidé par une « envie obsessionnelle de tuer » qu'il avait largement partagée sur les réseaux sociaux, selon le parquet. Olivier Hadzovic, un Français de 20 ans, a « agi dans un contexte isolé, sans revendication idéologique ou lien avec une organisation (...). Les ressorts pour agir de l'agresseur sont très vite apparus comme profondément personnels, l'envie de tuer quelqu'un, quelle que soit la cible », sur fond de « fascination morbide », a déclaré la procureure de Nîmes lors d'une conférence de presse vendredi. Rien ne permet pour l'heure d'expliquer pourquoi « il entre dans cette mosquée » et agresse cette personne précise, a insisté Cécile...