Des pompiers et des secouristes interviennent sur les lieux d'une explosion survenue la veille sur le quai du port Shahid Rajaee, au sud-ouest de Bandar Abbas, dans la province iranienne d'Hormozgan, le 27 avril 2025. Photo AFP/ MEYSAM MIRSADEH.
Amnesty International a accusé mercredi les autorités iraniennes d'avoir réprimé et muselé la presse pour empêcher que soit dévoilée la vérité sur les causes de l'explosion meurtrière le 26 avril dans le principal port d'Iran.
Au moins 70 personnes ont été tuées samedi et plus de 1.000 blessées dans l'explosion au port Shahid Rajaï, dans le sud de l'Iran, attribuée par les autorités iraniennes à un « non respect des mesures de sécurité ». Les services du procureur de Téhéran ont lancé des poursuites contre plusieurs médias et utilisateurs des réseaux sociaux accusés d'avoir propagé de « fausses informations » et des « mensonges » après l'explosion, indique Amnesty dans un communiqué. « La communauté internationale doit condamner cette sinistre répression et demander aux autorités iraniennes de cesser de menacer, d'intimider et de poursuivre des journalistes. Empêcher le travail des médias montre que l'Etat tente de dissimuler la vérité au public », écrit l'organisation.
Amnesty a appelé à une enquête indépendante pour déterminer les causes de l'explosion et les responsabilités. « Des organismes indépendants doivent avoir un accès illimité au site, aux survivants et aux témoins, afin d'enquêter sur les causes de cette explosion catastrophique et les responsabilités, y compris celles incluant des officiels », selon le communiqué.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'incident, afin de déterminer si le drame a été causé par une « négligence » ou s'il était « intentionnel ». Les douanes du port ont indiqué qu'un incendie dans le dépôt de stockage de matières dangereuses et chimiques pourrait être la raison.
Le New York Times, citant une source proche des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, a de son côté affirmé que l'explosion avait été provoquée par du perchlorate de sodium, une substance entrant dans la composition de carburants solides pour missiles.
Nombre d'internautes ont comparé cette explosion à celle qui avait dévasté le port de Beyrouth le 4 août 2020, tuant plus de 220 personnes, causée par un incendie dans un entrepôt où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium. Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), basé aux Etats-Unis, a accusé cette semaine l'Iran de mettre en oeuvre une « suppression de la liberté de la presse, empêchant le public d'avoir accès à une information vitale en temps de crise ».
Amnesty International a accusé mercredi les autorités iraniennes d'avoir réprimé et muselé la presse pour empêcher que soit dévoilée la vérité sur les causes de l'explosion meurtrière le 26 avril dans le principal port d'Iran.Au moins 70 personnes ont été tuées samedi et plus de 1.000 blessées dans l'explosion au port Shahid Rajaï, dans le sud de l'Iran, attribuée par les autorités iraniennes à un « non respect des mesures de sécurité ». Les services du procureur de Téhéran ont lancé des poursuites contre plusieurs médias et utilisateurs des réseaux sociaux accusés d'avoir propagé de « fausses informations » et des « mensonges » après l'explosion, indique Amnesty dans un communiqué. « La communauté internationale doit condamner cette sinistre répression et demander aux autorités...