Critiques littéraires

Salamanque, amour, érudition et beauté

Salamanque, amour, érudition et beauté

D.R.

Fais signe à la nuit de Georges Haddad, Antoine, 2025, 257 p.

C’est un coup de tête qui déclenche ce roman. Une belle expression pour mettre en branle un récit dont le début et la fin, comme la vie et la mort, se mordent la queue. C’est un premier roman que commet sur le tard Georges Haddad, neurochirurgien comme son personnage principal, maîtrisant son coup d’essai.

« _ Et combien de temps comptes-tu rester en Espagne ?

_ Quatre ou cinq jours. Tu décides.

_ Je suis partante. »

C’est ainsi qu’une violoniste de l’Orchestre philharmonique du Liban, joue, sans coup férir, sa vie aux dés, comme les poètes casse-cou  ; elle convole à Salamanque avec un neurochirurgien mélomane qui cache le secret de sa vie et qu’elle ne connaissait pas un moment auparavant.

Sharareh, l’étincelle, met donc sa vie maritale entre parenthèses pour découvrir cette ville où, selon Cervantes, l’on revient toujours  ; avec Fadi Atiyyeh, elle arpente ses palais et ses cathédrales, découvrant pas à pas, à travers ses ruelles médiévales, l’amour, se tenant d’abord par la main puis caressant la peau de la ville, unissant enfin son corps émerveillé, réveillé…

Le médecin qui devait être un guide touristique dans une vie antérieure, est un érudit, féru de philosophie et de littérature. En amoureux, il connaît par cœur le moindre détail du temps et de l’espace de cette ville universitaire de Castille, l’une des plus riches d’Espagne en monuments. Et l’on apprend tellement de choses inutiles mais belles ! Voir une grenouille dans le tympan de la maison de Dieu. Visiter la Casa-Museo Unamuno tandis que Pau Casals jouait une berceuse catalane. Goûter au Bushmills, « trois fois distillé, la Trinité en bouteille ». Savoir que l’on a retrouvé Sainte Thérèse d’Avila éparpillée dans plus d’une ville du monde.

C’est que ce neurochirurgien est un passionné. Il jette son dévolu sur toutes les choses de l’esprit pour y déceler des connexions transversales. Il aime la vie dans toutes ses splendeurs comme un boxeur gentilhomme, fin courtois, drôle et qui pousse le trait d’esprit jusqu’au paradoxe.

Fais signe à la nuit ressemble à un roman posthume où le narrateur omniscient qui se rit toujours de lui-même, se manifeste après sa propre mort pour faire un joli coup ! Élégance.


Fais signe à la nuit de Georges Haddad, Antoine, 2025, 257 p.C’est un coup de tête qui déclenche ce roman. Une belle expression pour mettre en branle un récit dont le début et la fin, comme la vie et la mort, se mordent la queue. C’est un premier roman que commet sur le tard Georges Haddad, neurochirurgien comme son personnage principal, maîtrisant son coup d’essai.« _ Et combien de temps comptes-tu rester en Espagne ?_ Quatre ou cinq jours. Tu décides._ Je suis partante. »C’est ainsi qu’une violoniste de l’Orchestre philharmonique du Liban, joue, sans coup férir, sa vie aux dés, comme les poètes casse-cou  ; elle convole à Salamanque avec un neurochirurgien mélomane qui cache le secret de sa vie et qu’elle ne connaissait pas un moment auparavant.Sharareh, l’étincelle, met donc sa vie maritale entre...
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