
Un manifestant arbore un drapeau palestinien sous le regard de policiers surveillant un rassemblement propalestinien à Berlin durant la guerre à Gaza. Kirill Kudryavtsev/ Photo d'archives AFP

« En 2025, nous vous retrouverons et nous vous expulserons ». C’est en ces termes que Donald Trump, peu de temps après come-back à la Maison-Blanche en janvier dernier, avait donné le coup d’envoi de sa bataille contre ce qu’il considérait être de l’antisémitisme.
Depuis, le président américain s’attelle à mettre ses promesses à exécution. D’abord, avec l’arrestation du militant pro-palestinien Makhmoud Khalil, le 8 mars dernier à New-York. Quelques jours plus tard, c’était au tour de l’étudiante Rumeysa Ozturk d’être arrêtée, placée en détention et menacée d’expulsion pour avoir cosigné, dans son journal universitaire, un article critiquant la façon dont son établissement gérait le mouvement de contestation contre la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza.
Les campus universitaires, où a pu s’exprimer un soutien à la cause palestinienne, n’échappent pas à la colère trumpienne. Harvard, accusée par l’Administration Trump de ne pas faire assez contre l’antisémitisme, en fait les frais le 14 avril, quand les autorités ont décidé de geler plus de deux milliards de dollars de subvention.
Dans l’Amérique de Trump, la liberté d’expression a du plomb dans l’aile. En Europe, la peur d’une importation du conflift palestinien entrave également la liberté d’expression.
Voici notre sélection d’articles sur ces développements si sensibles.


L'importation du conflit israélo-palestinien n'existe pas

Aucun sujet de politique étrangère ne suscite autant d’émotions. Aucune guerre n’a la capacité de briser autant d’amitiés. Peut-être est-ce précisément parce qu’il ne s’agit pas d’une question extérieure. Et que, contrairement à ce qui est souvent avancé, il n’y a pas d’« importation » du conflit israélo-palestinien en Europe, car la Nakba plonge bien ses racines dans le Vieux Continent. Le commentaire de Soulayma Mardam Bey.

Les étudiants étrangers pro-palestiniens craignent d'être expulsés des États-Unis

Trump tape du poing sur la table face aux étudiants étrangers pro-palestiniens. Dès son retour à la Maison-Blanche, le président américain a menacé, à travers un décret, d’annuler les visas étudiants des « sympathisants du Hamas ». Source d'inquiétudes ou de motivation pour redoubler d'efforts, la décision divise outre-Atlantique. Romy Abou-Fadel a recueilli des témoignages.

Berlin veut expulser quatre étrangers ayant manifesté leur soutien aux Palestiniens

La décision rappelle la tendance en cours aux Etats-Unis. À son tour au début du mois, Berlin a braqué son viseur sur un groupe de militants ayant affiché leur soutien à la cause palestinienne. Si leurs cas ont fait du bruit, l’Allemagne n’en est pas à son coup d’essai. Les explications de Laure-Maïssa Farjallah.

Les États-Unis ont-ils durci le ton dans l’octroi de visas étudiants ? Quid des Libanais ?

Menaces, arrestations, expulsions en cascade… Un climat d’incertitude règne parmi les étudiants libanais souhaitant poursuivre leurs études aux États-Unis depuis le retour de Trump dans son bureau Ovale. Mais qu’est-ce qui a vraiment changé en termes d’octroi des visas ? On fait le point.

Aux États-Unis, « l’offensive contre les universités est particulièrement alarmante »

Alors qu’un pan de la jeunesse américaine s’engage pour dénoncer le martyre de Gaza et exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien, la nouvelle politique de Trump donne lieu à une offensive sans précédent contre la liberté d'expression, dont l'éducation et l'enseignement supérieur font particulièrement les frais. Soulayama Mardam Bey a recueilli les propos de Randall Kennedy, juriste et professeur de droit à l’Université de Harvard, notamment touchée par un gel de ses subventions.