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Moyen-Orient - Guerre au Liban

« Éliminer Nasrallah a brisé l’axe de la résistance », lance Netanyahu

Le PM israélien a soutenu que l'explosion des bipeurs du Hezbollah et son offensive au Liban ont été avancées de plusieurs semaines, malgré le fait que l'armée n'était pas totalement prête. 

« Éliminer Nasrallah a brisé l’axe de la résistance », lance Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors d'un discours prononcé à la conférence internationale de politique du Jewish News Syndicate (JNS) à Jérusalem, le 27 avril 2025. Capture d'écran de la diffusion de l'allocution par la chaîne CNN-News18.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est revenu sur l'explosion des bipeurs et la guerre ouverte contre le Hezbollah lancée en septembre, réaffirmant qu'elle aurait dû initialement avoir lieu un mois plus tard, et révélant que son armée avait bombardé un scanner envoyé par l'Iran pour examiner les bipeurs, lors d'une allocution de près d'une heure à la conférence internationale de politique du Jewish News Syndicate (JNS) à Jérusalem, dimanche soir. Il a également répété son désir de voir l'Iran « perdre complètement sa capacité » à enrichir son uranium, et rejeté de nouveau l'idée que l'Autorité palestinienne (AP) puisse être une alternative au Hamas à Gaza.

« À la troisième semaine de septembre, nous avons appris que le Hezbollah avait envoyé trois bipeurs en Iran pour les faire scanner. On m'a dit que cela leur prendrait une journée. J'ai dit : nous devons agir » explique Benjamin Netanyahu, qui avait déjà affirmé mi-novembre que l'explosion des bipeurs avait été lancée avant le moment prévu, car l'opération risquait d'être découverte. Il a expliqué pour la première fois qu'Israël avait ciblé un scanner d’explosifs que l’Iran avait l’intention d’envoyer au Liban pour examiner les bipeurs : « Nous avons bombardé le scanner, c’est ainsi que nous avons confirmé qu’ils envoyaient les bipeurs en Iran pour inspection », a-t-il avancé, sans préciser où cette frappe avait eu lieu. 

L'explosion des dispositifs de communication du Hezbollah, menée les 17 et le 18 septembre 2024, une semaine avant le lancement de la campagne meurtrière « Flèches du Nord » à travers le Liban, avait fait au moins 40 morts, dont une enfant, et plus de 2 900 blessés.  

« Éliminer Nasrallah a brisé l'axe de la résistance »

« Nous avons lancé la campagne au Liban trois semaines plus tôt que prévu, alors que l'armée avait encore besoin de temps pour se préparer à la guerre, » a-t-il affirmé. Se moquant de la proposition de s'emparer de Beyrouth et conquérir le Liban, il a expliqué qu'Israël, tout en « prévenant les pertes civiles » par des avertissements, avait décidé que la campagne de bombardements au Liban consisterait à « cibler le stock de missiles balistiques que [le chef du Hezbollah Hassan] Nasrallah avait accumulé au fil des années à l’intérieur de maisons privées ».

De l'ouverture du « front de soutien » à Gaza le 8 octobre 2023 par le Hezbollah, au cessez-le-feu entre le Liban et Israël le 27 novembre 2024, plus de 4 000 Libanais sont morts et 16 500 ont été blessés, selon un bilan provisoire des autorités libanaises au lendemain de la guerre. Se basant sur quatre frappes « emblématiques » au Liban, effectuées sur des bâtiments résidentiels sans avertissement, ayant tué au moins 49 civils et anéanti des familles entières, un rapport d'Amnesty International publié le 12 décembre a accusé Israël de « crimes de guerre »au Liban.

Revenant sur l'assassinat du leader charismatique du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans des frappes massives sur la banlieue sud de Beyrouth le 27 septembre, il a déclaré qu' « éliminer Nasrallah a brisé l’axe de la résistance », estimant que « certaines personnes sont irremplaçables — et jusqu’à présent, il n’a pas de remplaçant ». Le 29 octobre, le Hezbollah a nommé Naïm Kassem, jusque-là numéro deux du parti, pour lui succéder.

« Éliminer la capacité de l'Iran à enrichir son uranium »

Benjamin Netanyahu a de nouveau plébiscité le démantèlement complet du programme nucléaire de Téhéran, à l'heure où les négociations entre les États-Unis et l'Iran avancent vers des discussions techniques. « Un mauvais accord est pire que pas d'accord du tout, » a-t-il soutenu, réaffirmant sa position selon laquelle « le seul bon accord » serait calqué sur celui auquel la Libye a consenti en 2003. « Un véritable accord efficace est celui qui élimine la capacité de l'Iran à enrichir de l'uranium pour fabriquer des armes nucléaires » a-t-il déclaré, appelant de ses vœux à « démanteler toute l'infrastructure du programme nucléaire iranien ».

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Il a également déclaré que la production de missiles balistiques de l'Iran doit faire partie des négociations. L'Iran a affirmé samedi dernier que ses capacités de défense et son programme balistique ne figuraient pas à l'ordre du jour des pourparlers en cours avec les États-Unis à Oman. 

« Nous n'allons pas mettre l'Autorité Palestinienne à la place »

Benjamin Netanyahu est également revenu sur la chute du régime de Bachar el-Assad, le 8 décembre 2024, à la suite d'une offensive-éclair menée par les rebelles. Selon lui, des avions de chasse israéliens F-16 ont été déployés pour « intercepter » des avions iraniens venus secourir le dictateur syrien. « Sans notre aide, le régime d'Assad ne serait pas tombé » a-t-il lancé.

Le Premier ministre a également vertement critiqué l'Autorité Palestinienne (AP), dont la communauté internationale souhaiterait qu'elle gouverne Gaza pour le « jour d'après » guerre. Cette entité gouvernementale, qui administre les territoires palestiniens en Cisjordanie occupée, est perçue comme entièrement soumise aux desiderata d’Israël et dépourvue de toute légitimité aux yeux de larges franges de son opinion publique. « Fils de chiens, rendez ce que vous avez » a lancé mercredi son chef, Mahmoud Abbas, au Hamas, en évoquant les otages israéliens retenus dans l'enclave palestinienne. 

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Benjamin Netanyahu a pourtant dressé une équivalence entre le Hamas et l'AP, soulignant qu'Israël continuerait à exercer un « contrôle militaire » sur Gaza après la guerre, qui ne prendra fin qu'avec « l’élimination du Hamas et le retour des captifs ».  « Le Hamas dit : nous les détruirons militairement maintenant. L'AP dit : nous les repousserons aux lignes de 1967 puis nous les conquerrons militairement (...) Pourquoi remplacer un régime qui jure notre destruction par un autre régime (identique) ? » a déclaré Netanyahu. 

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est revenu sur l'explosion des bipeurs et la guerre ouverte contre le Hezbollah lancée en septembre, réaffirmant qu'elle aurait dû initialement avoir lieu un mois plus tard, et révélant que son armée avait bombardé un scanner envoyé par l'Iran pour examiner les bipeurs, lors d'une allocution de près d'une heure à la conférence internationale de politique du Jewish News Syndicate (JNS) à Jérusalem, dimanche soir. Il a également répété son désir de voir l'Iran « perdre complètement sa capacité » à enrichir son uranium, et rejeté de nouveau l'idée que l'Autorité palestinienne (AP) puisse être une alternative au Hamas à Gaza.« À la troisième semaine de septembre, nous avons appris que le Hezbollah avait envoyé trois bipeurs en...
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Le Hamas existe toujours, le Hezbollah aussi... La seule chose qui pourra détruire la branche armée du Hezbollah est l'Etat libanais. Toutes ces guerres sont des échecs sur le long-terme. Elles n'apporteront ni la paix, ni la sécurité d'Israël.

L'étranger

19 h 59, le 28 avril 2025

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  • Le Hamas existe toujours, le Hezbollah aussi... La seule chose qui pourra détruire la branche armée du Hezbollah est l'Etat libanais. Toutes ces guerres sont des échecs sur le long-terme. Elles n'apporteront ni la paix, ni la sécurité d'Israël.

    L'étranger

    19 h 59, le 28 avril 2025

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