
Une femme marchant entre les décombres, au sein du siège de la municipalité de Tripoli, le 29 janvier 2021, au lendemain d'un incendie lors de violentes manifestations. Photo Reuters/Mohamed Azakir
Quatre ans après un incendie qui a dévasté le siège de la municipalité de Tripoli (Liban-Nord), provoqué par des manifestants en colère contre la situation socio-économique, la Cour des comptes a finalement donné vendredi son feu vert pour la restauration et la réhabilitation du bâtiment, a annoncé le président du Conseil municipal, Riad Yamak.
M. Yamak a affirmé avoir reçu l'approbation de la Cour des comptes concernant la décision du Conseil municipal de Tripoli d'attribuer le contrat pour la restauration et la réhabilitation du bâtiment du palais municipal, qui avait été incendié lors des manifestations dans la deuxième grande ville du Liban, en janvier 2021.
Le contrat a été attribué à la société el-Janane, qui « a présenté l’offre la plus basse selon le cahier des charges » et sera financé « par l'Autorité portuaire de Tripoli et le ministère des Travaux publics et des Transports », a indiqué M. Yamak dans un communiqué obtenu par notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak.
Début 2021, la grande ville du Nord avait été le théâtre de violents heurts entre manifestants et forces de l'ordre, des affrontements qui avaient fait au moins un mort parmi les protestataires et plus de 300 blessés des deux côtés. Plusieurs manifestants avaient lancé des engins incendiaires, dont des cocktails Molotov, provoquant un incendie dévastateur qui avait ravagé le siège de la municipalité. Les flammes avaient dévoré tous les étages du bâtiment. Dans la foulée, l'armée libanaise avait arrêté plusieurs individus soupçonnés d’avoir participé à des actes de vandalisme.
Riad Yamak a déclaré avoir remis, « dès le lendemain de l'incendie », aux autorités sécuritaires et judiciaires « tous les éléments en sa possession », incluant « les enregistrements des caméras de surveillance qui documentaient l'incident ».
L'enquête étant « restée au point mort », M. Yamak a affirmé avoir contacté le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Ahmad Hajjar, pour l'exhorter à mener une enquête approfondie afin d’identifier les responsables et de les traduire en justice.
Avec plus de la moitié de ses habitants vivant sous le seuil de pauvreté, Tripoli était l'un des épicentres du mouvement de contestation sans précédent déclenché en octobre 2019 à travers le Liban contre une classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence. Le dernier confinement imposé par les autorités début 2021, considéré comme l'un des plus sévères au monde, a été la goutte qui a fait déborder le vase dans cette ville la plus pauvre du Liban.
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