Le mufti jaafarite Ahmad Kabalan a appelé mercredi à traiter le Liban-Sud, la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, et la Békaa comme « faisant partie du territoire libanais », selon un communiqué repris par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). 

« L’État ne sera pas établi sans l’affirmation de la souveraineté nationale et le traitement du Sud, de la banlieue sud (de Beyrouth) et de la Békaa comme faisant partie du territoire libanais », a déclaré le dignitaire, connu pour sa proximité avec le parti chiite. Ces régions sont celles qui ont été le plus touchées par le conflit de treize mois qui a opposé le Hezbollah à Israël. 

« Le Liban souffre toujours de divisions, de corruption à l'échelle nationale et économique et de catastrophes sociales (...) tandis qu'un gaspillage flagrant affecte les administrations publiques, dans un contexte d'influence internationale avec un agenda (étranger, NDLR) en conflit profond avec les priorités libanaises », a déclaré le mufti. Il a par ailleurs appelé à « récupérer l'argent des déposants et restaurer la réputation de la livre libanaise ». 

Plusieurs projets et propositions de loi, dont le secret bancaire, devraient être débattus lors d'une séance plénière jeudi à 11h au Parlement. Les députés avaient adopté mercredi 16 avril en commissions mixtes le projet de loi aménageant le secret bancaire, avec quelques changements mineurs. Il s’agit d’un texte très attendu par le Fonds monétaire international, à qui le Liban a récemment renouvelé sa demande de souscrire à un programme d’assistance financière conditionné à la mise en œuvre de réformes.

Mercredi, dernier, le mufti Kabalan avait adressé une menace à peine déguisée à l’encontre des voix qui réclament le désarmement du Hezbollah, indiquant que toute « erreur » sur ce dossier risquerait de « faire exploser le Liban », ajoutant que toute stratégie de défense nationale devait inclure les forces du parti chiite.