Israël a continué vendredi à cibler des membres du Hezbollah dans le sud du Liban, éliminant, selon Tel-Aviv deux d'entre eux depuis la matinée, sur le même modus operandi : des frappes de drone visant des véhicules en mouvement. Le premier tué, près de Ghaziyé, au sud de Saïda, a été identifié aussi bien au Liban et par l'armée israélienne comme un « haut cadre » du parti chiite, tandis que le second, assassiné à Aïta el-Chaab, a été décrit comme un « membre du Hezbollah » par Israël, mais comme un « policier municipal » par les sources de notre correspondant Mountasser Abdallah.

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Dans la matinée, un drone israélien a visé une voiture sur l'autoroute de Ghaziyé, selon notre correspondant. Le véhicule, un 4x4, a pris feu, et une vidéo montre des camions de pompiers sur les lieux. Le conducteur est décédé de ses blessures, et a été rapidement identifié, côté libanais comme côté israélien, comme étant Mohammad Jaafar Mounah Abdallah, un haut cadre du Hezbollah, toujours selon notre correspondant. L'armée israélienne a également revendiqué son assassinat via un message sur X de son porte-parole arabophone Avichay Adraee, qui souligne que la victime était impliquée dans des « activités terroristes contre l’État d’Israël », dont le « déploiement et la gestion des équipements de communication du Hezbollah à travers le Liban, notamment au sud du Litani ».

Fils de Mounah Abdallah

Originaire du village de Khiam, localité du caza de Marjeyoun où les combats ont fait rage pendant plusieurs jours entre Israël et le Hezbollah avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 27 novembre dernier, Mohammad Jaafar Mounah Abdallah occupait un poste élevé au sein du parti. D’après le site d'informations Janoubia, citant des sources confirmées par notre correspondant, Mohammad Jaafar Abdallah était le fils de Mounah Abdallah, haut responsable à la retraite de l’appareil sécuritaire du Hezbollah.

Toujours selon les mêmes sources, Mounah Abdallah avait été envoyé en Irak pour des missions de sécurité avant d’être arrêté par les forces américaines le 1er mars 2004 à Bagdad. Ce n’est qu’en 2008, à l’issue d’un échange de prisonniers supervisé par l’ancien Premier ministre irakien Nouri el-Maliki, que Mounah Abdallah avait été libéré et rapatrié à Beyrouth.

En fin de journée, une autre frappe de drone a ciblé, cette fois, un véhicule sur la route reliant Rmeich à Aïta el-Chaab, dans le caza de Bint Jbeil, tuant son occupant. L'armée israélienne a indiqué dans la soirée, via un message sur X de son porte-parole, que l'homme visé était un « élément terroriste du Hezbollah qui était sur le point de mener une activité terroriste dans le sud du Liban », sans autre détail. Selon notre correspondant, il s’agissait d’un policier municipal de la localité de Aïta el-Chaab, issu de la famille Kassem. Il revenait de funérailles organisées pour un habitant de la ville. Il était enfant unique.

Israël occupe toujours cinq positions au Liban-Sud, en violation de l'accord de cessez-le-feu qui lui imposait de se retirer du Liban-Sud avant le 18 février dernier.

Il ne s'agit pas du seul incident répertorié au Liban-Sud depuis la nuit de jeudi à vendredi. Jeudi soir, deux frappes israéliennes ont touché Aïta el-Chaab, dans le caza de Bint Jbeil, à quelques kilomètres de la frontière. Un premier missile, lancé d'un hélicoptère, a frappé une station-service au centre du village, qui a été endommagée. Ce n'était pas la première fois que cette station était visée, selon notre correspondant. Une seconde frappe a ciblé un hangar, qui avait également déjà été bombardé.

Après minuit, des drones israéliens ont survolé à basse altitude les régions de Nabatiyé et Jezzine. Dans la matinée, une nouvelle frappe israélienne a détruit un conteneur à Mhaibib, déjà bombardé la veille au soir.

Jeudi, Avichay Adraee avait annoncé sur X que l’armée israélienne avait mené « une attaque plus tôt, tuant Abdel Nabi Hijazi, chef adjoint de l’avant-poste militaire du Hezbollah à Mhaibib ». Il avait affirmé qu’il avait été tué à Blida, dans le caza de Marjeyoun.