
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh dans la mosquée des Omeyyades à Damas en décembre 2024. Photo AFP
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh a été nommé parmi les 100 personnalités les plus influentes de l'année 2025, selon la liste annuelle du Time Magazine. Le dirigeant de facto de la Syrie depuis la chute du régime de Bachar el-Assad en décembre dernier a été cité dans la catégorie « dirigeants politiques » où il est décrit comme un « politicien pragmatique » et « ambitieux ».
« En décembre dernier, après des années de construction d'une puissante faction armée - Hayat Tahrir el-Cham, classée internationalement comme groupe terroriste - Ahmad el-Chareh et son alliance rebelle ont renversé le régime brutal de Bachar el-Assad en Syrie », écrit le Time Magazine.
The 2025 TIME100 is here: TIME's annual list of the world's most influential people https://t.co/O1HtHYtj1o
— TIME (@TIME) April 16, 2025
Extrémiste islamiste ou plutôt « politicien pragmatique » ?
« Aujourd'hui président par intérim de toute la Syrie, Ahmad el-Chareh fait l'équilibre entre les militants qu'il a autrefois dirigés et les Syriens libéraux soulagés du départ d'Assad. Les observateurs se demandent s'il est un extrémiste islamiste dont les positions modérées ne sont que des stratagèmes pour un gain politique temporaire, ou s'il est plutôt un politicien pragmatique qui a exploité les groupes extrémistes pour accéder au pouvoir », poursuit la courte biographie rédigée pour chacun des nommés.
Le magazine rappelle également son passé de combattant djihadiste dans les rangs de la branche syrienne d'el-Qaëda, le front al-Nosra, ou de l'État islamique, lui qui a été retiré de la liste mondiale des terroristes fin décembre, peu après le renversement du régime Assad. Washington avait alors retiré la prime de 10 millions de dollars mise en jeu sur sa tête.
« Autrefois aligné sur el-Qaëda, puis sur l'État islamique, el-Chareh, à la voix douce, a ensuite combattu les deux groupes de manière agressive pour s'assurer que ses combattants lui répondaient. Plus récemment, il a conclu des alliances avec d'autres rebelles syriens, souvent sous la menace des armes, et s'est assuré le soutien de la Turquie. Pour battre Assad, l'ambitieux Ahmad el-Chareh a compris qu'il devait devenir un leader politique ainsi qu'une force militaire », conclut le texte.
Figurent dans la même catégorie le président américain Donald Trump, son vice-président J.D. Vance, Elon Musk, ou encore le président argentin Javier Milei et le Premier ministre britannique, Keir Starmer.
En tout cas, il a changé de barbier.
18 h 03, le 17 avril 2025