
Des membres de la Défense Civile libanaise œuvrent pour éteindre un incendie dans la localité de Remhala, au Mont-Liban, le 6 avril 2025. Capture d'écran d'une vidéo diffusée par la Défense Civile sur ses réseaux sociaux.
L'association internationale de défense de l'environnement Greenpeace a tiré la sonnette d'alarme quant aux effets du changement climatique au Liban, au regard des récents incendies de la semaine dernière. À cet égard, le ministre libanais de l'Agriculture, Nizar Hani, a rappelé avoir instauré l'état d'urgence dans le secteur forestier, pour éviter des sinistres cette année.
Selon un communiqué de presse publié jeudi par Greenpeace les récents incendies observés ces derniers jours au Liban, avant même le début de l'été, sont « un indicateur alarmant de l'aggravation des effets du changement climatique dans la région et un début précoce de la saison des incendies cette année », peut-on lire dans le communiqué.
Mercredi soir, un incendie a eu lieu dans les forêts de Harissa. Un précédent feu s'était également déclaré samedi dernier dans une zone forestière du Mont-Liban, au cœur d'une vague de chaleur de deux semaines jugée « inhabituelle », signalée par les scientifiques comme une « conséquence du changement climatique » poursuit le communiqué. Kenzie Azmi, responsable au sein de Greenpeace pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient, estime le moment de ces incendies « inquiétant » au regard de la hausse des températures au Liban ayant dépassé les 30 degrés au printemps.
Si certains incendies de forêts sont causés par des activités humaines ou par des conditions naturelles spécifiques, il existe aujourd'hui un large consensus scientifique établissant que le changement climatique augmente la fréquence et la gravité de ces incendies. Dans la région du Moyen-Orient, le changement climatique provoque des sécheresses prolongées et une diminution des précipitations, ce qui accroît le risque d'incendies. « Parfois, le simple fait de jeter un mégot de cigarette ou de ne pas éteindre complètement un feu de camp » suffit pour déclencher un incendie, rappelle Kenzie Azmi.
Le ministère libanais de l'Environnement a affirmé, selon Greenpeace, finaliser un projet visant à réduire le risque d'incendie de forêt dans les zones sensibles. À cet égard, la ministre Tamara el-Zein a mis en garde contre un indice élevé de risque d'incendie, en particulier au Mont-Liban et au Akkar, en raison des conditions climatiques qui prévalent à cette période de l'année.
Depuis fin mars, le ministre libanais de l’Agriculture Nizar Hani a, de son côté, décrété l’état d’urgence pour la sauvegarde des forêts du Liban, menacées notamment par les changements climatiques, les incendies répétés ou encore l’abattage illégal et massif d’arbres. Une des mesures prises en ce sens est la mobilisation des forces de l'ordre dans des zones dans lesquelles sont abattus régulièrement des arbres. C'est dans ce cadre que le ministère a annoncé vendredi, dans un communiqué transmis par l'Agence nationale d'Information (ANI, officielle), avoir signalé aux autorités, suite à une plainte, l'abattage illégal de chênes à Dahr al-Qatalib, au Liban-Nord, pour une vingtaine de tonnes de bois de chauffage.