Le président libanais Joseph Aoun participe à une conférence de presse après la réunion multilatérale « Mediterranee orientale - MEDOR » au palais présidentiel de l'Elysée à Paris le 28 mars 2025. Sarah Meysonnier / AFP
Le président Joseph Aoun a salué jeudi la « souplesse » du Hezbollah sur la question sensible des armes, évoquant une volonté de coopération encadrée par un calendrier précis, selon des propos rapportés par un député du bloc parlementaire de la Modération nationale à l’issue d’une rencontre au palais de Baabda.
« Le député Sagih Attié a déclaré en citant les propos du président Aoun : le Hezbollah a fait preuve de beaucoup de souplesse et de flexibilité quant à la question de la coopération autour des armes, selon un calendrier précis », a rapporté la présidence sur son compte X.
Le président Aoun s’exprimait à l’occasion d’une rencontre avec une délégation du bloc de la Modération nationale, composée majoritairement de députés sunnites du Nord, anciens membres du courant du Futur haririen.
L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) rapporte également, en citant M. Attié, que le chef de l’État s’est dit « optimiste », estimant que « la posture constructive du parti doit être accueillie avec une attitude positive et une compréhension du nouveau contexte que traverse le pays ».
Ces propos du président Aoun interviennent dans un contexte où le parti chiite, sorti très affaibli de son conflit avec Israël, aurait ouvert la porte à des discussions sur son désarmement avec l’ancien commandant en chef de l’armée libanaise, « dans le cadre d’une stratégie de défense nationale ». Cette ouverture serait toutefois conditionnée au retrait d’Israël des cinq points qu’il occupe encore au Liban-Sud, ainsi qu’à la cessation de ses frappes quasi quotidiennes depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu au Liban, le 27 novembre, selon les propos d’un responsable du Hezbollah relayés par l’agence Reuters mardi soir.
Dans son discours d'investiture le 9 janvier, Joseph Aoun avait affirmé sa volonté d'établir un monopole de l'État sur le contrôle des armes et a ainsi l'intention d'entamer des discussions avec le mouvement chiite au sujet de son arsenal, d'après trois sources politiques libanaises citées par Reuters.
Par ailleurs, selon des propos rapportés par l'Ani, le président libanais a confirmé la tenue des élections municipales à la date prévue, saluant « la coopération totale avec le Premier ministre Nawaf Salam en matière de nominations, de lois et de décrets » ainsi qu'un « esprit de partenariat sans précédent ». « Le gouvernement a traité de nombreux dossiers en l’espace de six semaines », exprimant un grand optimisme quant à « la résolution de plusieurs questions politiques et économiques ».
Avec trois ans de retard, le ministère de l’Intérieur a appelé les Libanais à se rendre aux urnes dès le 4 mai pour élire de nouveaux conseils municipaux et moukhtars. Le scrutin, réparti sur quatre dimanches à travers le Liban, avait été reporté d’année en année depuis 2022 par le Parlement en raison de la crise économique puis, en 2024, de la guerre entre le Hezbollah et Israël au Liban-Sud.
Qui vivra verra.
19 h 43, le 10 avril 2025