Le président français Emmanuel Macron salue le personnel humanitaire du Croissant-Rouge égyptien, lors de sa visite des entrepôts du Croissant-Rouge stockant l'aide pour Gaza, dans la ville frontalière égyptienne d'El-Arish, en Égypte, le 8 avril 2025. Benoit Tessier / POOL / AFP.
Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin » à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d'Israël par un certain nombre de pays. « On doit aller vers une reconnaissance (de l'État palestinien, ndlr.) et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le président français dans une interview à l'émission « C'est à vous » sur France 5 donnée à son retour d'Égypte mardi et diffusée mercredi.
« Notre objectif, c'est, quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », a-t-il ajouté. La conférence vise à la création d'un État palestinien. Les appels à une « solution à deux États », palestinien au côté de celui d'Israël, se sont intensifiés depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque du Hamas sur Israël le 7 octobre 2023.
Près de 150 pays reconnaissent l'État palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont ainsi franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux États reste toutefois rejetée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
« Je le ferai (...) parce que je pense qu'à un moment donné ce sera juste et parce que je veux aussi participer à une dynamique collective, qui doit permettre à tous ceux qui défendent la Palestine de reconnaître à leur tour Israël, ce que plusieurs d'entre eux ne font pas », a relevé le chef de l'État français.
« Dans la bonne direction »
Cela permettra également « d'être clair pour lutter contre ceux qui nient le droit d'Israël à exister, ce qui est le cas de l'Iran, et de nous engager sur une sécurité collective de la région », a insisté le président français. En 2020, les accords d'Abraham ont mené à la reconnaissance d'Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc.
L'Arabie saoudite qui avait aussi entamé des négociations pour un rapprochement avec Israël les a en revanche suspendues depuis le début de la guerre à Gaza, conditionnant toute reconnaissance à la création d'un État palestinien.
L'Autorité palestinienne a aussitôt salué l'annonce d'Emmanuel Macron. Une reconnaissance par la France « serait un pas dans la bonne direction, conforme à la défense des droits du peuple palestinien et à la solution à deux États », a déclaré à l'AFP Varsen Aghabekian Shahin, ministre d'Etat aux Affaires étrangères.Soutenir les civils à Gaza, ce n’est pas être contre Israël. C’est défendre la paix et refuser les amalgames. Ne jugeons jamais quelqu’un selon son origine ou sa religion. Notre combat, c’est la paix. Notre unité, c’est la République.pic.twitter.com/9RkA12hWo7
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) April 9, 2025
Le président français a apporté lundi au Caire son soutien au plan arabe pour Gaza, s'opposant « fermement aux déplacements de populations » face aux ambitions de Donald Trump. L'initiative arabe se veut une réponse au plan du président américain qui prévoit de prendre le contrôle du territoire palestinien et d'en expulser ses habitants. Préparée par l'Egypte, elle ambitionne de reconstruire la bande de Gaza, détruite par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, sans déplacer ses 2,4 millions d'habitants.
« Pas un centime »
Le plan met de facto à l'écart le mouvement islamiste palestinien et prévoit un retour de l'Autorité palestinienne, chassée du territoire en 2007 par le Hamas.
Face au « blocage humanitaire » à Gaza, où Israël a repris ses opérations militaires le 18 mars après deux mois de trêve, « il nous semble prioritaire de redemander urgemment un cessez-le-feu de quarante à cinquante jours », a ajouté Emmanuel Macron dans les colonnes des quotidiens français La Croix et Libération.
Pour tenter de convaincre Benjamin Netanyahu d'accepter une nouvelle trêve et le déblocage de l'aide, il demande aussi la libération d'une dizaine d'otages, « selon les discussions que les Egyptiens mènent en lien avec les Qataris et avec le Hamas ».
Le président français affirme aussi que « le Hamas ne sera pas éliminé par la voie militaire », « c’est une hydre », et plaide pour une sortie négociée de ses principaux cadres de Gaza: « l'Egypte, le Qatar, la Turquie savent le faire et on doit les aider. »
Interrogé sur le projet de Donald Trump d'en faire la « Riviera du Moyen-Orient », Emmanuel Macron martèle que la bande de Gaza n'est « pas un projet immobilier ». « Le simplisme, parfois, n'aide pas. Je dis au président Trump: (...) C'est vrai que c'est trop lent tout ça, je comprends ton impatience, peut-être ce serait formidable si un jour ça se développait de manière extraordinaire, mais là, notre responsabilité, c'est de sauver des vies, de retrouver la paix et de négocier un cadre politique», a-t-il souligné. Si tout cela n'existe pas, personne n'investira. Aujourd'hui personne ne mettra un centime à Gaza », a-t-il martelé.
La classe politique française divisée
Ce matin, le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar a fustigé l'annonce du président français, affirmant qu'une reconnaissance serait « une récompense pour le terrorisme ». « Une 'reconnaissance unilatérale' d'un État palestinien fictif, par n'importe quel pays, dans la réalité que nous connaissons tous, sera une récompense pour le terrorisme et un coup de pouce pour le Hamas », a affirmé M. Saar mercredi soir sur le réseau social X. « Ce genre d'actions n'apportera pas la paix, la sécurité et la stabilité dans notre région, mais l'inverse: elles ne feront que les éloigner davantage ».
La classe politique française aussi est divisée sur la question. Pour l'ancien président socialiste François Hollande, c'est un « bon processus » si cette reconnaissance « vient dans un cadre » qui permet une double reconnaissance d'Israël et d'un Etat palestinien.
« Enfin. Après près de deux ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l'État de Palestine », a tweeté de son côté la cheffe des députés de gauche radicale Mathilde Panot, rappelant que « 147 pays l'ont déjà fait » et réclamant que « ce geste, arraché de haute lutte » se traduise « en acte ».
Pour le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, l'annonce d'Emmanuel Macron représente un moyen de « faire pression » sur « un gouvernement d'extrême droite qui a fait la démonstration depuis de longs mois de son inhumanité ». Favorable également, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, membre du camp présidentiel, a souhaité « avancer sur cette solution à deux États », mais avec « des garanties de sécurité pour les deux États ».Enfin.
— Mathilde Panot (@MathildePanot) April 9, 2025
Après près de 2 ans de génocide à Gaza, la France envisage enfin de reconnaître l’État de Palestine. 147 pays l’ont déjà fait.
Ce geste, arraché de haute lutte, ne doit pas rester un mot. Il doit se traduire en acte.
L’Histoire nous regarde. https://t.co/4KVuWznfdy
Au Rassemblement national (RN), le vice-président du part d'extrême droite Sébastien Chenu, affirme que toute reconnaissance d'un Etat palestinien serait « prématurée ». Si le RN est « favorable à deux États », l'État palestinien est aujourd'hui « adossé au Hamas » - une organisation qualifiée de terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël notamment -, a-t-il développé. « C'est envoyer un signal : faites du terrorisme et on vous reconnaîtra des droits », a-t-il balayé.
Emmanuel Macron a annoncé mercredi que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin » à l'occasion d'une conférence qu'elle coprésidera avec l'Arabie saoudite aux Nations-unies à New York et qui doit aussi conduire, selon lui, à la reconnaissance d'Israël par un certain nombre de pays. « On doit aller vers une reconnaissance (de l'État palestinien, ndlr.) et donc dans les prochains mois on ira », a déclaré le président français dans une interview à l'émission « C'est à vous » sur France 5 donnée à son retour d'Égypte mardi et diffusée mercredi.« Notre objectif, c'est, quelque part en juin, avec l'Arabie saoudite, de présider cette conférence où on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque par plusieurs », a-t-il ajouté. La conférence vise à la création...
AH CE MACRON, il a de la suite dans les idees lui . la france ayant perdu toute influence en afrique, macron essaie d'en etablir dans notre region... reconnaitre un etat palestinien ne serait que brosser les persans dans le sens des poils... en vue, encore et toujours d'un contrat de vente de ses airbus.. pourquoi pas tant les palestiniens en auraient profite n'est ce pas !
10 h 01, le 11 avril 2025