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Politique - municipales liban 2025

Pour Deriane, la parité islamo-chrétienne « assurée » à Beyrouth, les aounistes sceptiques

Dar el-Fatwa assure qu'elle est « impartiale vis-à-vis de tous les candidats » aux municipales. 

Le siège de la municipalité de Beyrouth. Photo d'archives ANI

Le partage du pouvoir au niveau de la municipalité de Beyrouth, entre représentants des communautés chrétiennes et musulmanes, a fait couler beaucoup d'encre lundi, à un peu plus d'un mois du scrutin municipal dans la capitale, prévu le dimanche 18 mai. Si le mufti de la République, représentant de la communauté sunnite dans le pays, Abdellatif Deriane, a affirmé que la municipalité de Beyrouth ne pouvait pas être soumise à une « fragmentation », des députés du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) ont averti de leur côté que le partage du pouvoir était « en danger » à Beyrouth et appelé les autorités à « garantir la continuité du système de partage du pouvoir en place depuis longtemps ».

Le système en place au Liban prévoit notamment un équilibre dans l'attribution des postes de responsabilité entre représentants des différentes confessions, à tous les niveaux de pouvoir. Au niveau de la municipalité de Beyrouth, la structure de gouvernance locale est particulière : l’autorité du maire, élu, est subordonnée à un représentant de l’État affilié au ministère de l’Intérieur. Le pouvoir exécutif au sein de la municipalité est confié au mohafez, tandis que le conseil municipal, composé de 24 membres, détient le pouvoir législatif. Ce conseil est présidé par un président qui ne peut mettre en œuvre les décisions adoptées par le conseil sans l’accord du gouverneur. La totalité de la capitale est en outre représentée au sein d'un seul conseil municipal. A contrario, pour les législatives, Beyrouth est divisée en deux circonscriptions. 

Dar el-Fatwa « impartiale vis-à-vis de tous les candidats »

« Le partage du pouvoir au sein de la municipalité de Beyrouth entre musulmans et chrétiens est assuré », a souligné le cheikh Deriane dans un communiqué publié via l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle). « Les élections municipales sont une échéance nationale, et Dar el-Fatwa reste impartiale vis-à-vis de tous les candidats dans toutes les régions libanaises. Chaque candidat est considéré comme l’un des nôtres, sans distinction », a-t-il ajouté. « Nous espérons que les élections se dérouleront avec transparence, liberté et démocratie, et que seul le citoyen libanais aura le droit de choisir et d’élire celui qu’il juge digne de cette responsabilité », a poursuivi le dignitaire sunnite. 

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Un point de vue non partagé par les députés Nicolas Sehnaoui et Edgard Traboulsi du Courant patriotique libre, et qui ont fait connaître leur désaccord lors d'une conférence de presse au siège du parti à Achrafieh.

« L'équilibre entre musulmans et chrétiens à Beyrouth pourrait être compromis »

M. Sehnaoui a souligné à cette occasion que « le partage du pouvoir à Beyrouth est menacé » et a exhorté tous les responsables, du président jusqu'au Parlement, à « assumer leurs responsabilités pour garantir la continuité de ce système de partage du pouvoir en place depuis longtemps ». Il a précisé que « sans cadre légal, l’équilibre entre musulmans et chrétiens à Beyrouth pourrait être compromis ». Il a encore appelé à une loi garantissant une représentation équitable, soit par une division de la municipalité en deux districts, soit par l’assurance de résultats équilibrés lors des élections et averti que sans consensus, le risque de saper le système de partage du pouvoir augmente, ce qui pourrait entraîner une crise plus grave. Il a exhorté les citoyens à faire pression sur leurs représentants pour agir rapidement afin de préserver l’équilibre de Beyrouth.

De son côté, M. Traboulsi a souligné « l’importance de préserver l’équilibre confessionnel de Beyrouth afin d’éviter les divisions qui ont touché d’autres villes libanaises comme Tripoli ». Il a appelé le Parlement et le président à agir rapidement sur les projets de loi proposés pour « garantir l’unité de Beyrouth ». En juillet 2022, trois députés du CPL avaient présenté un projet de loi proposant une division municipale entre l’est (à majorité chrétienne) et l’ouest (à majorité musulmane), avec un méga-conseil à l’échelle de la capitale pour superviser l’ensemble de la ville. Une proposition faite sous un argument « technique », pour améliorer les services aux citoyens, mais qui ne cachait pas ses objectifs confessionnels. 

Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur et des Municipalités, Ahmad al-Hajjar, a présidé lundi matin une réunion préparatoire aux élections municipales dans son bureau, selon l’ANI. M. Hajjar a également appelé à une « coordination complète entre les mohafez et les Forces de sécurité intérieure afin d’assurer le bon déroulement du processus électoral et de maintenir la sécurité ».

Le partage du pouvoir au niveau de la municipalité de Beyrouth, entre représentants des communautés chrétiennes et musulmanes, a fait couler beaucoup d'encre lundi, à un peu plus d'un mois du scrutin municipal dans la capitale, prévu le dimanche 18 mai. Si le mufti de la République, représentant de la communauté sunnite dans le pays, Abdellatif Deriane, a affirmé que la municipalité de Beyrouth ne pouvait pas être soumise à une « fragmentation », des députés du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) ont averti de leur côté que le partage du pouvoir était « en danger » à Beyrouth et appelé les autorités à « garantir la continuité du système de partage du pouvoir en place depuis longtemps ».Le système en place au Liban prévoit notamment un équilibre dans l'attribution des postes de...
commentaires (2)

Le CPL est dans le dernier souffle de son existence néfaste….

Tartanpion

19 h 00, le 08 avril 2025

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Commentaires (2)

  • Le CPL est dans le dernier souffle de son existence néfaste….

    Tartanpion

    19 h 00, le 08 avril 2025

  • Comme par hasard le CPL donne de la voix maintenant en se faisant passé pour des patriotes. Ils étaient où l’orque notre pays était totalement sous les bottes des fossoyeurs de notre pays avec qui ils s’étaient alliés pour le détruire?

    Sissi zayyat

    18 h 12, le 07 avril 2025

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