
Des mesures d’accompagnement sont mises dans la salle telles que des sessions en ligne pour sensibiliser les femmes aux bénéfices de l’allaitement, une hotline en collaboration avec le ministère de la Santé publique, un accès à des consultantes en lactation pour un accompagnement personnalisé, des brochures informatives dans la salle, de même que l’installation prochaine d’un écran diffusant des vidéos éducatives sur l’allaitement et la lactation. Photo LAU
Au campus de Beyrouth de la LAU, les femmes en période d’allaitement bénéficient désormais d’un espace dédié qui leur permet d’allaiter ou de tirer leur lait en toute sérénité, dans un environnement propre et bienveillant. Elles peuvent en profiter pendant toute la période nécessaire, après l’avoir réservée, et disposent de tous les équipements essentiels, tels qu’un réfrigérateur pour conserver le lait ainsi que des stérilisateurs pour tire-lait et biberons.
« Grâce à ce soutien, nous permettons aux mères de poursuivre l’allaitement sans contrainte, tout en promouvant l’égalité des chances et en contribuant à la parité des genres. Les mères qui travaillent ne devraient pas être privées de leur droit d’allaiter et d’offrir une alimentation saine à leur bébé », assure Bahia Abdallah, professeure assistante et directrice du programme soins infirmiers à l’école des sciences infirmières de la LAU, Alice Ramez Chagoury School of Nursing.
Dirigée par l’Institut arabe pour les femmes (AiW) en collaboration avec les départements liés à la santé de la LAU, « la salle de soutien à l’allaitement incarne un droit humain fondamental et reflète la responsabilité de la LAU de soutenir les mères allaitantes », affirme pour sa part Myriam Sfeir, directrice de l’AiW. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mission de cet institut, visant à promouvoir un environnement inclusif et favorable à l’égalité des genres au sein de la LAU. « Le lancement de la salle de soutien à l’allaitement représente une progression naturelle dans cette direction. Ceci traduit notre engagement à garantir que tous les membres de la communauté universitaire disposent des ressources nécessaires pour s’épanouir », poursuit Myriam Sfeir. D’ailleurs, la même salle sera bientôt lancée sur le campus de Byblos.
La salle de soutien à l’allaitement répond aux défis auxquels sont confrontées les femmes actives – dont le nombre a considérablement augmenté ces dernières années –, alors que l’environnement professionnel n’est pas adapté à leurs besoins. « Lorsque les mères reprennent le travail, elles se heurtent à des difficultés pour tirer leur lait et maintenir leur lactation. Certaines doivent utiliser les toilettes, d’autres ne disposent pas du temps nécessaire pour le faire. En conséquence, elles souffrent d’engorgements douloureux et finissent par arrêter l’allaitement en quelques semaines », déplore Bahia Abdallah, avant d’ajouter que l’objectif de cette initiative est de leur « fournir toutes les facilités nécessaires afin qu’elles puissent allaiter sereinement et ne soient pas contraintes d’arrêter prématurément ». Même lorsque les femmes sont conscientes des bienfaits de l’allaitement et souhaitent allaiter, elles se heurtent souvent à ce type de difficultés, d’autant plus qu’elles peuvent subir également « une pression psychologique qui les pousse à abandonner », poursuit Bahia Abdallah. Par conséquent, la salle de soutien à l’allaitement « offre un accompagnement bienveillant », selon la directrice du programme de soins infirmiers, et constitue, d’après Myriam Sfeir, « une avancée vers un campus progressiste, favorable aux mères et aux familles ».
À travers l’établissement de cette salle, il s’agit non seulement de soutenir les femmes allaitantes, mais aussi d’encourager l’allaitement sur la durée recommandée. « Nous promouvons l’allaitement exclusif durant les six premiers mois de vie du bébé, suivi d’une poursuite de l’allaitement jusqu’à l’âge de deux ans, conformément aux recommandations de l’OMS et de l’Unicef », précise Bahia Abdallah.
Par ailleurs, pour maximiser l’impact de cette initiative, les responsables de la salle ont mis en place des mesures d’accompagnement, telles que des sessions en ligne pour sensibiliser les femmes aux bénéfices de l’allaitement, une ligne d’urgence (hotline) en collaboration avec le ministère de la Santé publique, un accès à des consultantes en lactation pour un accompagnement personnalisé, des brochures informatives dans la salle, de même que l’installation prochaine d’un écran diffusant des vidéos éducatives sur l’allaitement et la lactation.
Une initiative qui s’accorde avec la mission de la LAU
En parallèle, la LAU veille à ce que des sujets liés à l’allaitement soient intégrés aux cursus de ses facultés de santé, telles qu’en pharmacie, médecine, soins infirmiers et psychologie. « L’objectif est de garantir que les futurs professionnels de la santé puissent, dans l’exercice de leur métier, soutenir efficacement les femmes allaitantes », note Bahia Abdallah.
En outre, la salle de soutien à l’allaitement « reflète l’engagement de la LAU en faveur de l’inclusivité, du soutien et du bien-être des mères et de leurs enfants », affirme Myriam Sfeir. Cet établissement réaffirme ainsi son engagement à atteindre les objectifs de développement durable et de promouvoir l’égalité des genres, ainsi que l’autonomisation des femmes. Et ce en disposant d’une infrastructure comme le bureau Title IX et l’AiW. « L’AiW œuvre depuis 50 ans pour intégrer les droits de genre au sein de l’institution », note sa directrice. À la suite d’une collaboration entre cet institut, l’administration de la LAU et des chercheurs sur le projet « L’égalité pour tous », des réformes de la politique de congé maternité et paternité ont été instaurées à la LAU, en 2022. « La première politique de congé familial au Liban. Le congé maternité a été étendu à 15 semaines, un congé paternité de 10 jours a été introduit, et des horaires de travail flexibles ont été mis en place, faisant de la LAU la seule institution académique du Liban à adopter de telles politiques progressistes », affirme Myriam Sfeir.
Dans cette perspective, la salle de soutien à l’allaitement ne constitue qu’une étape dans la voie que forge l’université. « Nous nous dirigeons vers un campus plus inclusif et adapté aux familles. Grâce à ces initiatives, la LAU devient un environnement favorable pour les parents, leur offrant le soutien nécessaire pour concilier vie professionnelle et obligations familiales », résume Bahia Abdallah.
