Le Premier ministre Nawaf Salam priant aux côtés du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane dimanche à la Grande Mosquée de La Mecque. Photo tirée du compte X du Grand Sérail
Le Premier ministre libanais Nawaf Salam s'est rendu samedi soir en Arabie saoudite pour célébrer la fête du Fitr aux côtés du prince héritier Mohammad ben Salmane (MBS), avec qui il a évoqué « le renforcement du partenariat » entre Beyrouth et Riyad, ainsi que les enjeux économiques et sécuritaires du Liban.
Le chef du gouvernement a été reçu dimanche matin par MBS pour une réunion à huis clos consacrée aux « relations bilatérales, ainsi qu'aux derniers développements au Liban et dans la région », a rapporté l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). Avant cette rencontre, les deux hommes ont également prié ensemble à l'aube à la mosquée al-Haram (la Grande Mosquée) de La Mecque. Le ministre des Affaires étrangères, le prince Fayçal ben Farhane, son conseiller le prince Yazid ben Farhane, le mufti de la République libanaise Abdel Latif Deriane et l'ambassadeur saoudien au Liban, Walid Boukhari, les ont rejoints.
Dans un communiqué publié par le Grand Sérail après la rencontre, Nawaf Salam a remercié le prince héritier pour « son accueil chaleureux et son hospitalité, ainsi que pour l'accueil réservé par le Royaume d'Arabie saoudite aux centaines de milliers de Libanais qui travaillent sur son territoire.»
« Aller de l'avant »
Le chef du gouvernement a également souligné « la nécessité d'aller de l'avant dans le renforcement du partenariat », notamment en ce qui concerne la levée de l'interdiction totale, en vigueur depuis 2021, des exportations libanaises vers le royaume, une mesure prise par Riyad suite à une saisie de captagon, un stupéfiant de type amphétamine dissimulé dans des cargaisons de grenades en provenance du Liban. Le Premier ministre a aussi souhaité que Riyad autorise les Saoudiens à se rendre au Liban et assuré que le Liban est engagé dans une voie de réformes « financières et institutionnelles, pour activer les investissements et promouvoir l'économie du pays. »
Nawaf Salam a expliqué que le gouvernement libanais s'employait à « étendre son autorité sur l'ensemble de son territoire » en déployant « ses propres forces », dans le but de « garantir la sécurité et la stabilité et de fournir un environnement sûr pour les investisseurs et les touristes ». Il a appelé l'Arabie saoudite à soutenir le Liban dans cette démarche afin de l'aider à « regagner la confiance de son peuple, ainsi que celle de ses frères arabes et de ses amis dans le monde. »
Le prince héritier saoudien a, quant à lui, affirmé que le royaume wahhabite « se tient toujours aux côtés du Liban et souhaite rétablir sa prospérité dans divers domaines en instaurant la sécurité et la stabilité et en menant les réformes nécessaires », selon le communiqué. Il a également demandé que Beyrouth « saisisse toutes les opportunités qui s'offrent pour y parvenir et pour sortir des crises. »
« Sécurité et la stabilité en Syrie »
Les deux dirigeants ont insisté sur « la nécessité de rétablir la sécurité et la stabilité en Syrie, d'autant plus que toute perturbation de la sécurité dans ce pays aura des répercussions négatives sur le Liban et la région », alors que plusieurs incidents se sont produits à la frontière syro-libanaise depuis la prise de pouvoir de la coalition rebelle qui a provoqué la chute de Bachar el-Assad en décembre dernier. Des massacres de civils, dont de nombreux alaouites – la minorité religieuse dont est issu Assad – et des chrétiens, auraient également eu lieu dans l'ouest syrien, ainsi que des affrontements entre combattants loyaux à l'ancien régime réfugiés en Russie et les nouvelles forces de sécurité syriennes.
Le Premier ministre libanais a remercié Riyad pour ses efforts visant à lancer le processus de contrôle et de démarcation de la frontière avec la Syrie, ainsi que pour régler d'autres questions en suspens entre les deux pays. Le ministre libanais de la Défense, Michel Menassa, et son homologue syrien, Mourhaf Abou Qasra, se sont rencontrés jeudi à Djeddah en présence du ministre saoudien de la Défense, le prince Khaled ben Salmane ben Abdel Aziz, « pour discuter de questions d'intérêt mutuel visant à instaurer la sécurité et la stabilité entre la Syrie et le Liban ».
L'Arabie saoudite, qui abrite les deux sites les plus sacrés de l'islam, a annoncé samedi que le Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, débuterait dimanche. La date de la fête est déterminée par l'observation du croissant de lune, selon le calendrier lunaire musulman.
Les relations entre le Liban et les pays arabes du Golfe se sont tendues au cours des dernières années en raison de l'influence du Hezbollah sur la scène politique libanaise. Le parti chiite, soutenu par l'Iran, a été militairement affaibli après sa dernière guerre contre Israël, incitant les nations du Golfe à reconsidérer leur position vis-à-vis du Liban. M. Salam avait affirmé que des démarches étaient en cours pour lever l'interdiction de voyager au Liban pour les ressortissants saoudiens, ainsi que pour relancer les exportations libanaises vers l'Arabie saoudite.
Vous venez de confirmer le stade primaire de la pensee libanaise.L'idee est simplement d'aider dans l'evolution. The Saudi “Founding Day” and the Death of Wahhabism Saudi Arabia’s “Founding Day” signifies a radical break with the Wahhabi political influence that had legitimized the Saudi political projects since 1744.
15 h 28, le 31 mars 2025