
Organisée dans le cadre du mois de la francophonie, la rencontre a réuni institutions académiques et acteurs francophones engagés pour promouvoir l’éducation en français. Photo Joanne Naoum
Cette rencontre, organisée dans le cadre du mois de la francophonie par la représentation pour le Moyen-Orient de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le Groupe des ambassadeurs francophones de Beyrouth (GAF) et la section libanaise de l’Assemblée parlementaire de la francophonie (APF), témoigne de l’engagement fort des institutions académiques en faveur de la promotion de l’éducation dans la langue française. Elle met également en relief les opportunités d’ouverture au monde ainsi que les débouchés professionnels et entrepreneuriaux.
Sous le thème « L’éducation en français, clé de réussite pour la jeunesse libanaise », quatre universités - l’Université antonine (UA), l’Université libanaise (UL), l’Université Saint-Joseph (USJ) et l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) – aux côtés de l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) se sont mobilisées pour donner la parole aux premiers concernés : les jeunes.
Trois panels ont offert un espace d’échange enrichissant sur la place du français dans la formation et le développement, son rôle en tant qu’outil d’ouverture et de partenariat, ainsi que son impact en tant que langue de travail.
Les intervenants ont partagé leurs expériences et perspectives sous divers angles, notamment l’avenir des jeunes dans un monde guidé par l’intelligence artificielle et les partenariats offerts par la francophonie internationale. Les acteurs francophones ont également discuté de l’évolution et des besoins de l’apprentissage du français au Liban-Sud, du multilinguisme, de la valeur ajoutée des profils plurilingues et multiculturels, ainsi que de l’ouverture sur les marchés francophones.
Coopération et message
Levon Amirjanyan, représentant de l’OIF pour le Moyen-Orient, a souligné qu’à travers ses actions en faveur de l’éducation, de la formation et de l’insertion professionnelle, l’OIF continue d’accompagner les institutions et les jeunes afin que le français demeure un atout, un levier d’émancipation et un vecteur d’opportunités.
Quant à la ministre de la Jeunesse et des Sports, Nora Baïrakdarian, elle a exprimé son appréciation pour la collaboration « distinguée » entre l’OIF, le GAF, la section libanaise de l’APF et l’AUF. Selon elle, cette collaboration, qui associe l’apport culturel et éducatif, le levier législatif et l’encadrement diplomatique, s’inscrit également dans un moment crucial de l’histoire contemporaine du Liban, où se dessine l’espoir d’une nouvelle mission et de nouveaux horizons.
Jean-Noël Baléo, directeur du bureau régional de l’AUF au Moyen-Orient, a rappelé que la langue française est la troisième langue des affaires dans le monde et qu’elle représente une langue stratégique à forte valeur ajoutée. « Le message que nous adressons aux jeunes concernant le choix de la langue française est clair : le français est une grande langue économique, un facteur déterminant pour trouver un emploi dans de nombreux secteurs », a-t-il ajouté.
Témoignages inspirants
La table ronde a permis à des jeunes étudiants de témoigner de l’impact de la langue française dans leur quotidien.
Diala Badran, étudiante en troisième année de la filière francophone de droit à l’UL, a expliqué que dans ce programme, elle fait partie d’un consortium avec plusieurs universités françaises et belges, offrant ainsi des opportunités académiques et professionnelles qui permettent de se spécialiser en dehors du Liban. Cela élargit les perspectives pour leur carrière future. Elle a aussi exprimé sa fierté de représenter le Liban à l’APF lors de la 10e édition du Parlement francophone des jeunes à Montréal. Un événement qui a réuni 40 pays francophones. Elle a ajouté que les étudiants sont pleinement conscients de l’importance de l’héritage francophone du Liban et de leur responsabilité de le préserver. Enfin, elle a proposé la création d’une association d’anciens élèves ou d’un Parlement des jeunes afin de porter leurs voix avec plus de force.
Un autre témoignage concret illustre l’importance de l’éducation en français comme vecteur d’opportunités pour la jeunesse libanaise. Margot Wehbé, étudiante en traduction à l’USEK, a partagé l’histoire surprenante de son projet universitaire devenu une entreprise sociale. Elle a expliqué comment ce projet lui a permis d’apprendre et de s’engager dans le domaine de l’entrepreneuriat en créant une entreprise de valorisation des déchets, grâce à la langue française et au soutien de son université.
Recommandations et démarches concrètes
Plusieurs propositions ont émergé de cette rencontre, notamment l’élaboration d’un classement des établissements universitaires adaptés à l’espace francophone. Le député et président de la commission parlementaire de la Jeunesse et des Sports, Simon Abi Ramia, a exprimé l’espoir de mettre en place des démarches concrètes pour promouvoir la culture française au Liban, en particulier en créant un site en langue française pour le Parlement libanais. Il a également partagé son souhait de créer un chantier afin de légaliser le Parlement des jeunes et d’organiser des ateliers pour promouvoir la langue française dans le secteur éducatif libanais. Il a de même souligné « l’importance de l’enseignement en langue française », mettant en avant « la solidité des relations qui unissent le Liban à la France, notamment dans le domaine éducatif ».
En offrant une plateforme dédiée à la jeunesse francophone au Liban, cette table ronde a mis en lumière l’importance du dialogue entre ambassadeurs, parlementaires, chercheurs et acteurs francophones. Elle a mis en évidence la nécessité d’une mobilisation continue pour concrétiser les engagements et mettre en avant la vitalité de l’éducation en français, « clé de la réussite ».
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