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Le ministre Joe Saddi veut des « solutions durables » au problème de l'électricité au Liban

« La réforme ne se fait pas du jour au lendemain », souligne le ministre de l'Énergie qui souhaite poursuivre l'investissement dans les énergies renouvelables. 

Le ministre Joe Saddi veut des « solutions durables » au problème de l'électricité au Liban

Joe Saddi, le ministre de l'Énergie et de l'Eau. Photo publiée sur la chaîne MTV.

Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Joe Saddi, a réitéré mercredi son désir de « trouver des solutions durables » au problème de l'électricité au Liban, le pays ne bénéficiant que de quelques heures d'électricité publique par jour depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).

Lors d'une conférence de presse, M. Saddi a également exprimé sa volonté d'investir dans les énergies renouvelables, de « lutter contre la corruption », de travailler à la création de l'Autorité de régulation de l'électricité, attendue depuis des années, et d'adopter une « neutralité constructive », loin des querelles politiques qui ont toujours entouré le ministère de l'Énergie, contrôlé par le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) depuis 2008. Il avait déjà formulé ces souhaits en février au moment de sa prise de fonctions.

« Le vol doit cesser »

Expliquant « le besoin d'augmenter la capacité de production d'Électricité du Liban (EDL) », le ministre proche des Forces libanaises (FL) a expliqué le coût élevé de l'électricité au Liban par trois raisons : « l'utilisation de fioul », «l'absence de construction de centrales modernes fonctionnant au gaz», ainsi que le fait que « la facturation et le recouvrement ne dépassent pas 60 %, tandis que les 40 % restants sont dus au gaspillage en plus du vol ». 

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« Le vol doit cesser et les régions qui vont coopérer bénéficieront d'heures supplémentaires d'électricité », a fait valoir Joe Saddi. «Je ne m'implique pas dans la question du rationnement, c'est Électricité du Liban qui en décide et le gère» a-t-il précisé. 

 « Je ne commenterai pas ce qui s'est déjà passé, et vous n'entendrez jamais de ma part l'expression 'On ne nous a pas laissé faire' », a également promis Joe Saddi. L'ancien ministre à ce poste, Walid Fayad, avait affirmé en août dernier que les sanctions américaines imposées dans le cadre de la loi César (sanctions contre le régime Assad déchu et tout acteur traitant avec lui) étaient en partie responsables des difficultés d'EDL, proche du black-out total depuis 2020, et avait soutenu que les disputes politiques ont contribué en partie aux problèmes énergétiques du pays.

Énergies renouvelables

Le ministre Saddi a insisté durant l'entretien sur le fait que « le défi est grand » pour son secteur, touché de plein fouet par la crise économique de 2019. Soulignant la nécessité de trouver des « solutions durables », il a estimé que «la réforme ne se fait pas du jour au lendemain», appelant « des responsables soucieux de l'intérêt public sur le terrain à réformer le secteur ». « J'encourage les Libanais à envoyer leurs CVs afin qu'ils puissent être sélectionnés de manière transparente » a-t-il lancé, expliquant que « le taux de vacance au sein du ministère est de 85 % et il n'y a personne dans les catégories de première et de deuxième classe ».

« La réforme commence par la nomination des conseils d'administration et des directeurs généraux, ainsi que par l'application de toutes les lois » a en outre indiqué Joe Saddi. « Nous travaillons, dans une première étape, à la formation de l'autorité de régulation, qui est une condition essentielle pour l'octroi de licences pour les énergies renouvelables à plus grande échelle. C'est une exigence réformatrice fondamentale de la part de toutes les entités donatrices », a rappelé le ministre.

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« Nous préconisons l'utilisation des énergies renouvelables, car elles nous sont bénéfiques tant pour la réduction des coûts que pour leurs avantages environnementaux » a enfin dit M. Saddi, dans la continuité de la politique de son prédécesseur.

Pendant le mandat de Walid Fayad, il y a eu une augmentation notable de l’usage des énergies renouvelables au Liban, principalement grâce à l’adoption généralisée des systèmes d’énergie solaire depuis le début de la crise. Ainsi, en moins de deux ans, le ministre avait noté une augmentation de ces installations solaires de 1 200 %, faisant grimper la part de la consommation de l’énergie solaire effective au Liban de 25 % et se fixant pour objectif d’atteindre 40 % d’ici à 2030.

Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Joe Saddi, a réitéré mercredi son désir de « trouver des solutions durables » au problème de l'électricité au Liban, le pays ne bénéficiant que de quelques heures d'électricité publique par jour depuis la fin de la guerre civile (1975-1990).Lors d'une conférence de presse, M. Saddi a également exprimé sa volonté d'investir dans les énergies renouvelables, de « lutter contre la corruption », de travailler à la création de l'Autorité de régulation de l'électricité, attendue depuis des années, et d'adopter une « neutralité constructive », loin des querelles politiques qui ont toujours entouré le ministère de l'Énergie, contrôlé par le Courant patriotique libre (CPL, aouniste) depuis 2008. Il avait déjà formulé ces souhaits en...