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Lifestyle - Témoignage

Rony Mecattaf, un œil perdu dans l'explosion du port mais une vision élargie de la vie

Il a vécu aux premières loges l’effroyable drame du 4 août 2020. Marqué dans sa chair de manière irréversible, ce psychothérapeute livre dans « La Blessure qui guérit » (Erick Bonnier ; 206 pages) le récit des expériences qui auront pavé la voie à son acceptation sereine de l’épreuve.

Rony Mecattaf, un œil perdu dans l'explosion du port mais une vision élargie de la vie

Rony Mecattaf, une sérénité à toute épreuve. Photo DR

Il fait partie des 6 500 blessés, victimes innocentes de la plus grande explosion non nucléaire de l’histoire. Au moment de la double explosion au port de Beyrouth, Rony Mecattaf était chez une amie à Gemmayzé. Comme tous ceux qui se trouvaient ce jour-là, et à ce moment-là, dans le périmètre de la déflagration, la vie de ce psychothérapeute a été bouleversée. Impacté de plein fouet par un éclat de verre ou de métal, il se retrouve à errer, ensanglanté dans les rues tapissées de verre brisé.

Ce sont des personnes surgies, comme des « anges », sur sa route qui vont le secourir et le transporter d’une clinique, où il reçoit les premiers soins, à un hôpital à Saïda, où il subira la première d’une série d’interventions chirurgicales qui, du Liban à la France et la Belgique, tenteront de sauver son œil blessé. En vain.

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Une distance émotionnelle qui étonne

Comme les milliers d’autres blessés, Rony Mecattaf expérimente au cours de cette période l’intensité de la douleur physique. Cependant, face à cette souffrance qu’il a toute sa vie redouté, il fait preuve d’un stoïcisme et d’une distance émotionnelle qui l’étonnent lui-même autant qu’ils surprennent son entourage. La sérénité avec laquelle il accueille cette terrible épreuve, dont l’empreinte marque de manière irréversible son visage et sa vue, tient d’un courage admirable. Elle force l’admiration de tous. « Mais d’où tire-t-il cette attitude apaisée » s’interrogent tous ceux qui le croisent ? Serait-elle feinte ou le fruit du déni ? » soupçonnent même quelques-uns. Le psychothérapeute sait, lui, que cette force inaltérable est le fruit d’années de quête intérieure. Et que cette plaie est le catalyseur suprême de cette vision élargie de la vie qu’il a toujours ardemment recherchée.

Un « chemin de croissance » dans lequel s’est engagé, il y a plus de trente ans, cet ex-responsable marketing et consultant auprès de groupes internationaux, à travers l’expérimentation de différentes pratiques de développement personnel et spirituel. Aussi bien le yoga tantrique que la Gestalt-thérapie, les retraites bouddhistes que les initiations à certaines techniques chamaniques menant à un état modifié de la conscience…

Cette plongée dans l’exploration de la psyché humaine aboutira à la découverte de son être profond et, par conséquent, à un changement total de vie et de perspectives, après son divorce en 2009.

« Cette histoire ne t’appartient plus »

C’est ce riche parcours jalonné d’expériences diverses que Rony Mecattaf partage dans La Blessure qui guérit, récemment publié aux éditions Erick Bonnier (dans la collection Encre d’Orient). Un ouvrage entre essai et récit autobiographique dans l’écriture duquel s’est lancé ce rescapé de la tragédie du 4-Août à la suite de l’injonction de son ami, l’avocat écrivain, Alexandre Najjar. « Cette histoire ne t’appartient plus. Tu dois la raconter », lui avait dit ce dernier, dans les semaines qui ont suivi l’accident. C’est chose faite. Même si l’exercice de « dévoilement total » auquel il s’est livré, dans ses pages, n’aura pas été des plus aisés. Mais pour cet homme assoiffé de vérité qui aborde, avec un sourire radieux, « l’aube de sa septième décennie de vie », il fallait apporter, par le biais de ce livre, « le témoignage sincère de ce que j’ai cru comprendre et apprendre au fil de mes expériences. Et en particulier, cet état de confiance dans la justesse des choses qui m’a permis de traverser ce moment difficile avec plus de sérénité ». Un livre qu’il voudrait « un message d’espoir à tous ceux qui luttent avec leurs propres blessures ». Physiques, mais émotionnelles surtout.

Il fait partie des 6 500 blessés, victimes innocentes de la plus grande explosion non nucléaire de l’histoire. Au moment de la double explosion au port de Beyrouth, Rony Mecattaf était chez une amie à Gemmayzé. Comme tous ceux qui se trouvaient ce jour-là, et à ce moment-là, dans le périmètre de la déflagration, la vie de ce psychothérapeute a été bouleversée. Impacté de plein fouet par un éclat de verre ou de métal, il se retrouve à errer, ensanglanté dans les rues tapissées de verre brisé.Ce sont des personnes surgies, comme des « anges », sur sa route qui vont le secourir et le transporter d’une clinique, où il reçoit les premiers soins, à un hôpital à Saïda, où il subira la première d’une série d’interventions chirurgicales qui, du Liban à la France et la Belgique, tenteront de sauver son...
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