
Le ministre irlandais Simon Harris lors d'une visite à Yarzé, au ministère de la Défense, au Liban, le 26 mars 2025. Photo X / @SimonHarrisTD
L'Irlande va continuer à contribuer au Fonds humanitaire des Nations unies pour le Liban avec un financement supplémentaire de 2,5 millions d'euros, a annoncé mercredi le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères et de la Défense irlandais Simon Harris, en visite à Beyrouth.
Cette contribution au fonds géré par le bureau de l'ONU pour les affaires humanitaires (OCHA) vient s'ajouter aux 5,8 millions versés pour l'année 2024 par Dublin qui faisait partie des cinq plus gros contributeurs. En 2024, 80,4 millions de dollars ont été collectés pour le Liban par l'intermédiaire de ce fonds. En 2025, selon les données disponibles sur le site de l'OCHA, trois pays ont jusqu'à présent donné pour Beyrouth : l'Australie, la Suisse et le Canada, pour un montant total de 4,93 millions de dollars. Ce fonds vise à soutenir les communautés les plus vulnérables au Liban et un appel à donations avait été lancé après l'escalade de l'offensive israélienne sur le pays en septembre 2024, qui avait fait des centaines de milliers de déplacés.
En janvier 2025, l'ONU et le gouvernement libanais avaient lancé un nouvel appel aux dons de 371,4 millions de dollars pour faire face aux besoins humanitaires urgents de la population.
Le Liban entre « défi et espoir »
« Je suis heureux, aujourd’hui, d'annoncer au nom du peuple irlandais l’octroi d’un financement supplémentaire de 2,5 millions d’euros au Fonds humanitaire des Nations unies au Liban. J'espère que cette contribution fera une réelle différence et soutiendra concrètement le peuple de ce grand pays », a annoncé M. Harris du Palais Bustros, après une réunion avec son homologue libanais Joe Raggi.
« Nous souhaitons être présents aujourd’hui pour témoigner de notre soutien et de notre solidarité avec votre travail. Je sais que vous avez pris vos fonctions à un moment rempli de défis, mais c'est aussi un moment porteur d'espoir pour le peuple libanais », a ajouté le responsable irlandais, près de deux mois après la formation du cabinet de Nawaf Salam. « Nous espérons que des décisions et des réformes essentielles seront prises », a-t-il dit. Dans un message posté sur X après sa réunion avec M. Raggi, Simon Harris a écrit avoir « discuté des développements en cours au Moyen-Orient et la façon dont l'Irlande peut soutenir au mieux le Liban et la région pour atteindre la paix ».
De son côté, le ministre Raggi a remercié M. Harris et exprimé sa gratitude pour l'aide irlandaise et la contribution de Dublin à la Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul).
Le meurtre du Casque bleu irlandais
« Nous restons pleinement engagés dans notre soutien à la mission de la Finul et à la préservation de la paix au Liban », a ajouté le ministre irlandais en indiquant que le contingent irlandais de la Finul compte 339 Casques bleus.
M. Harris a, dans ce cadre, rencontré mercredi matin le ministre de la Défense, Michel Menassa, selon une publication sur son compte X. Lors de cette réunion, il s'est dit « inquiet du manque de progrès » dans l'affaire du meurtre du Casque bleu irlandais Sean Rooney, tué lors d'une patrouille au Liban-Sud en décembre 2022. Sur X, M. Harris a indiqué avoir remis au ministre libanais des Affaires étrangères une « lettre formelle appelant à ce que justice soit faite pour le meurtre du soldat Sean Rooney ».
Ce Casque bleu se trouvait dans un véhicule de la force internationale qui a été attaqué près du village de Aaqibiyé. Le Hezbollah avait ensuite remis aux autorités Mohammad Ayad, membre du parti soupçonné d’être le principal auteur de l’agression. Plusieurs mois plus tard, Ayad et quatre autres personnes en fuite avaient été accusés par le tribunal militaire « d’homicide volontaire ». Sauf qu’Ayad a été libéré le 9 novembre 2023 sous caution, après avoir été interrogé à deux reprises. D’après cette même source, la justice militaire n’a « pas de preuve » qu'il a tué le soldat. Or, au Liban, cette cour est souvent accusée de connivence avec le Hezbollah. Des sources concordantes avaient alors affirmé à L'Orient-Le Jour que cette remise en liberté est officiellement liée à l’état de santé du détenu et que l’enquête doit se poursuivre normalement. Ayad aurait d’ailleurs payé une caution de 1 milliard et 200 millions de livres libanaises, l’équivalent de près de 13.500 dollars.