La Russie a réclamé mardi un « ordre » de Washington à l'Ukraine pour parvenir à un accord sur la sécurité de la navigation commerciale en mer Noire et demandé la levée des restrictions sur le commerce de céréales et d'engrais russes.

« Nous aurons besoin de garanties claires. (...) Ces garanties peuvent être uniquement le résultat d'un ordre de Washington au (président ukrainien Volodymyr) Zelensky », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, selon des médias d'Etat russes. Selon lui, ce sujet était au coeur des discussions russo-américaines de la veille en Arabie Saoudite et qui n'ont, semble-t-il, donné lieu à aucun accord sur une trêve même limitée pour permettre la navigation commerciale en mer Noire. « Nous sommes, comme l'a dit le président (Vladimir) Poutine pour la reprise, sous une forme ou sous une autre de l'initiative de la mer Noire », a-t-il dit, en référence à un accord, dont est sortie la Russie en 2023, qui permettait à l'Ukraine d'exporter sa production agricole par voie maritime.

Kiev a réussi la même année à ouvrir un corridor maritime pour lui permettre d'exporter, mais ses ports, notamment celui d'Odessa, et les navires céréaliers s'y trouvant sont régulièrement frappés par l'armée russe.

M. Lavrov a indiqué que son pays avait réclamé aussi la levée de restrictions pesant sur les exportations russes, lors de la douzaine d'heures de négociations lundi en Arabie Saoudite entre Russes et Américains. « Nous devons maintenant mettre en place les garanties et les mécanismes les plus clairs, les plus concrets, les plus vérifiables et les plus réalistes » possibles, a-t-il dit. « Nous voulons que le marché des céréales, nous voulons que le marché des engrais, soient prévisibles, nous voulons que personne n'essaie plus de nous écarter de ce marché », a insisté le ministre.

La Russie est visée par de lourdes sanctions commerciales, imposées par les Occidentaux et leurs alliés, du fait de l'offensive russe en Ukraine en février 2022. Les discussions russo-américaines et américano-ukrainiennes de Ryad ont été lancées à l'initiative de Donald Trump qui cherche à mettre fin au conflit. Il a adopté sur plusieurs points la rhétorique du Kremlin et fait pression sur l'Ukraine, en se gardant jusqu'ici de critiquer la Russie.

M. Lavrov et son ministère n'étaient pas représentés aux pourparlers russo-américains de Ryad, le Kremlin ayant envoyé une délégation menée par un sénateur et un cadre du renseignement russe. L'Ukraine, qui était disposée à accepter une trêve inconditionnelle et générale des combats sous la pression de Donald Trump, accuse Moscou de jouer la montre et de ne pas vouloir de cessez-le-feu.