Vue de la Syrie depuis une maison de Qanafez dans le Hermel, le 13 février 2025. Photo d'illustration Matthieu Karam/L’Orient-Le Jour
Le ministre libanais de la Défense Michel Menassa se rendra mercredi à Damas pour évoquer les récentes tensions à la frontière entre les deux pays, a indiqué lundi à l'AFP un responsable libanais qui a requis l'anonymat. Contactée par L’Orient-Le Jour, une source proche du dossier a confirmé la visite du ministre à Damas sans confirmer la date.
« Le ministre de la Défense se rendra à Damas à la tête d'une délégation sécuritaire pour y rencontrer son homologue Mourhaf Abou Qasra », a précisé cette source. Il s'agit du premier responsable libanais à se rendre en Syrie depuis la formation d'un gouvernement au Liban en février, alors qu'une coalition dirigée par des islamistes a pris le pouvoir à Damas en décembre.
La visite vise à « évoquer les moyens de contrôler la situation à la frontière, de renforcer la coordination bilatérale et de prévenir les agressions de part et d'autre de la frontière », a ajouté la même source.
Lundi, le ministre de la Défense, Michel Menassa, a reçu dans son bureau à Yarzé le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Rodolphe Haykal, avec qui il a discuté des missions menées par l'armée pour maintenir la sécurité et la stabilité dans toutes les régions libanaises, en particulier aux frontières sud et nord-est.
Mi-mars, des affrontements avaient éclaté dans la zone frontalière entre les deux pays, dans l'est du Liban, faisant dix morts. Damas a accusé le Hezbollah, ancien allié du président déchu Bachar el-Assad, d'avoir enlevé trois militaires syriens et de les avoir tués, ce que le mouvement pro-iranien a formellement nié. Sept Libanais ont par la suite été tués dans des bombardements depuis la Syrie, selon un bilan des autorités.
Une source de sécurité libanaise avait indiqué à l'AFP que les forces syriennes avaient bombardé la zone frontalière au Liban après que les trois soldats syriens ont été tués par des Libanais armés impliqués dans la contrebande. Les deux pays ont ensuite annoncé être parvenus à un cessez-le-feu.
Le Liban partage avec la Syrie une frontière de 330 kilomètres sans démarcation officielle en plusieurs points, ce qui la rend poreuse et propice à la contrebande. Les nouvelles autorités syriennes avaient annoncé début février le lancement d'une opération de sécurité dans la région frontalière de Homs (centre) pour « fermer les routes de contrebande d'armes et de marchandises ». Le Hezbollah, qui a combattu aux côtés des troupes d'Assad durant le conflit en Syrie, exerçait son influence sur de larges portions de la frontière libano-syrienne. Il a été affaibli par la récente guerre avec Israël.
Eteindre les incendies allumés par les criminels au Nord et au Sud. Je plains le Liban officiel. J'espère que la patience des libanais sera récompensée et que l'autorité de l'Etat sera suffisante pour dissuader toute action en dehors de la loi.
19 h 13, le 24 mars 2025