
Le mufti de la République, Abdel Latif Deriane à Dar el-Fatwa le 23 mars 2025. Photo ANI
Le mufti de la République, Abdel Latif Deriane, a exprimé samedi soir son soutien total à la manière dont le Premier ministre Nawaf Salam, de confession sunnite, mène son mandat depuis sa désignation en janvier dernier, dans le sillage de l'élection de Joseph Aoun à la présidence. Le mufti jaafarite, le cheikh Ahmad Kabalan, a, lui, appelé le Liban officiel à renforcer les moyens de défense du Liban-Sud.
« Le Premier ministre Nawaf Salam accomplit sa tâche politique et administrative en sauvant le Liban et en le sortant du tunnel sombre dans lequel il se trouvait », a déclaré le chef religieux lors d'un iftar offert par l'association caritative islamique Makassed à Beyrouth, en présence du chef du gouvernement. « Nawaf Salam, nous sommes avec vous jusqu'à ce que la paix revienne au Liban », a ajouté le mufti.
Le Liban a connu l'une de ses journées les plus violentes samedi depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, l'État hébreu ayant lancé de nombreuses frappes au Liban-Sud en riposte à trois roquettes tirées du Liban vers Metoula et interceptées par la défense de l'État hébreu. Le Premier ministre, dont le gouvernement souhaite désarmer les milices et rétablir le monopole de l'État sur les armes, a insisté sur la nécessité que l'État libanais soit l'unique responsable de « la décision de la guerre et de la paix ». Vendredi, il a déclaré que « la page des armes du Hezbollah est tournée », au moment où la question de l'arsenal du parti chiite occupe le devant de la scène politique au Liban.
Dans une déclaration publiée par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), le cheikh Ahmad Kabalan, qui avait considéré ce jour-là que « effacer la résistance reviendrait à effacer le Liban et sa souveraineté », a réitéré ses propos dimanche en considérant qu'il fallait renforcer les moyens de survie des habitants du Liban-Sud, en particulier au sud du Litani, d'où le Hezbollah doit se retirer, selon les modalités du cessez-le-feu. « Un Sud fort et un partenariat national fort signifient une Beyrouth forte et un Liban fort, et sans cela, le fléau de l'occupation israélienne du Liban », a-t-il déclaré.