Au lendemain d'une manifestation dans la Békaa-Ouest contre les coupures de courant à répétition dans la région, l'Office national du Litani a annoncé vendredi qu'une réunion serait prochainement organisée avec des responsables d'Électricité du Liban (EDL) et le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Joe Saddi, qui ne s'oppose pas à ce que « EDL prenne des initiatives pour alléger les souffrances des citoyens ». EDL a publié de son côté un communiqué expliquant la situation de son point de vue.

« En l'absence d'alternatives viables dans ces zones », le ministre Saddi a indiqué « ne pas interférer pas dans les programmes de rationnement », et qu'il ne s'opposerait pas à ce que « EDL mette en place des mesures destinées à atténuer les difficultés des citoyens », selon un communiqué de l'Office national du Litani transmis à notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah.

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Le texte revient sur un contexte marqué par « la diminution de la production des centrales hydroélectriques, en raison de la pénurie d'eau », ce qui « aggrave la crise du rationnement de l'électricité dans les régions de la Békaa occidentale, de Jezzine et de ses environs, qui dépendent désormais exclusivement des centrales thermiques » du fournisseur public. Dans ce cadre, le directeur général de l'Office national du Litani, Sami Alaouiyé, a contacté le ministre de l'Énergie et de l'Eau pour discuter des moyens d'atténuer les répercussions de cette crise, les deux parties ont convenu d'organiser une réunion avec des responsables d'EDL avec comme objectif de définir un cadre pratique pour mettre en place une solution temporaire afin d'atténuer les conséquences du rationnement sévère de l'électricité.

Reproches à l'Office du Litani

Dans un communiqué, la direction d'EDL s'est défendue de toute discrimination dans la distribution de courant. « L'institution applique la loi, notamment le principe d'égalité dans la distribution de l’électricité entre toutes les régions libanaises, dans la mesure du possible en raison des conditions exceptionnelles et difficiles actuelles du pays », a-t-elle notamment écrit.

EDL a indiqué que l'Office du Litani avait « suspendu toutes ses unités de production hydroélectrique depuis le lundi 17 mars 2025, en raison de la grave pénurie d'eau » dans le pays, notamment du fait de la faiblesse des précipitations cet hiver. Sans les 50 à 80 MW habituellement déployés par le Litani quand le niveau d'eau est suffisant, seules les centrales thermiques d'EDL sont à même de fournir du courant. Or, ces centrales fonctionnent en sous-régime, le Liban n'ayant pas les moyens d'acheter assez de carburant pour alimenter toutes ses centrales, pour diverses raisons liées à la crise qui a éclaté en 2019. Même à plein régime, les capacités d'EDL sont insuffisantes pour répondre à la demande.

Le fournisseur public a enfin accusé l'Office du Litani d'avoir régulièrement favorisé les habitants situés à proximité de la centrale hydroélectrique ces dernières années, en leur fournissant jusqu'à 20 heures de courant par jour, alors que le reste du pays devait se satisfaire d'une poignée d'heures.

Jeudi soir, une manifestation avait été organisée devant un centre d'EDL à Machghara, une des principales localités de la Békaa-Ouest, pour protester contre les coupures de courant afin que « le rétablissement de l'approvisionnement en électricité soit assuré comme auparavant ».

Au Liban, l'approvisionnement en électricité est marqué par des coupures fréquentes et des pénuries chroniques, dues à des infrastructures obsolètes et à une gestion inefficace du secteur. Face à ces pénuries, de nombreux Libanais recourent aux générateurs privés.