
Le président Joseph Aoun prononçant un discours lors d'un Iftar, au palais présidentiel à Baabda, le 20 mars 2025. Photo X/lbpresidency
Le président Joseph Aoun a mis l'accent, jeudi soir, sur l'unité des Libanais, affirmant dans un vibrant plaidoyer, que « grâce à notre unité, nous protégeons notre pays de toute agression » et « nous libérons toutes nos terres », lors d'un iftar auquel ont pris part des figures politiques de premier plan et des représentants des communautés religieuses, au palais de Baabda.
« Notre unité est ce que nous avons de plus précieux et de plus grand, c’est notre force, notre immunité, c’est notre arme la plus puissante, notre richesse la plus grande, a déclaré M. Aoun. Grâce à notre unité, nous protégeons notre pays de toute agression et de toute convoitise. Grâce à notre unité, nous récupérons tous nos droits, nous libérons toutes nos terres et nous retrouvons tous nos prisonniers », a-t-il dit alors que le territoire libanais continue d'être violé quotidiennement par des attaques de l'armée israélienne et par sa présence au Liban-Sud.
M. Aoun s'exprimait devant une salle pleine d'hommes politiques et de religion, notamment l'ancien président Michel Aoun, le mufti de la République Abdellatif Deriane et le patriarche maronite Béchara Raï. Étaient également présents le Premier ministre Nawaf Salam, le président de la Chambre Nabih Berry et plusieurs députés et ministres. Avant le repas de rupture du jeûne, une réunion avait rassemblé MM. Aoun, Berry et Salam.
Un cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre 2024 pour mettre un terme à la guerre entre Israël et le Hezbollah qui durait depuis le 8 octobre 2023, prévoit notamment un retrait israélien progressif des villages occupés au Liban-Sud, permettant ainsi à l'armée libanaise de se déployer dans des zones autrefois sous l'influence du Hezbollah. Toutefois, l'armée israélienne occupe toujours cinq positions qu'elle considère comme stratégiques. La semaine dernière, Israël avait libéré cinq détenus libanais, dont un soldat. Selon le quotidien al-Akhbar, une quinzaine de personnes restent détenues en Israël, dont des membres du Hezbollah et des civils.
La capacité à vivre ensemble
« Grâce à notre unité, nous assurons la prospérité de notre peuple, la stabilité de notre société et l’indépendance de notre pays. Grâce à notre unité, nous reconstruisons ce qui a été détruit, et nous veillons à ce que la destruction ne se reproduise pas, a encore dit le chef de l'État. Grâce à notre unité, aucune communauté n'est endeuillée, aucun de nos droits ne sera spolié, aucune catégorie ne sera opprimée. »
Il a aussi souligné son attachement à la Constitution et à l'unité nationale. « Souvent, je me suis arrêté sur deux phrases : 'Nulle autorité n’a de légitimité si elle contredit le pacte de vivre ensemble', et 'Le président de la République est le chef de l’État et le symbole de l’unité nationale' », a-t-il dit. Et de poursuivre : « La légitimité de toute autorité au Liban réside dans notre capacité à être ensemble, à vivre ensemble, à animer nos vies ensemble, à prier ensemble, à jeûner ensemble et à rompre le jeûne ensemble, à résister ensemble, à triompher ensemble, à nous réjouir un temps ou à pleurer un moment ensemble. Que notre solidarité soit notre antidote (...). Dans tous les cas et en toutes circonstances, nous resterons ensemble. »
Il a violé allègrement la constitution en se faisant élire président pendant qu’il était pleinement dans l’exercice de ses fonctions à la tête de l’armée .
13 h 26, le 23 mars 2025