
La ministre française de la Culture, Rachida Dati, quitte le Palais présidentiel de l'Elysée après le conseil des ministres hebdomadaire, le 19 mars 2025. Photo Ludovic MARIN / AFP
Visée par une information judiciaire, la ministre française de la Culture Rachida Dati a déposé un nouveau recours pour réclamer la nullité du réquisitoire du parquet national financier de Paris exigeant qu'elle soit jugée pour corruption et trafic d'influence, au côté de l'ex-patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.
Les deux mis en cause contestent les accusations dans un dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant ancienne ministre de la Justice pendant le mandat du président de droite Nicolas Sarkozy et l'une des figures fortes de l'actuel gouvernement du centriste François Bayrou.
La ministre, 59 ans, est soupçonnée par les enquêteurs d'avoir perçu, « en toute confidentialité, voire en toute opacité », 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des prestations de conseil actées dans une convention d'honoraires signée le 28 octobre 2009 avec RNBV, filiale de l'alliance Renault-Nissan, mais sans avoir réellement travaillé, alors qu'elle était avocate et député européenne (2009-2019).
Les investigations ont cherché également à déterminer si cette convention d'honoraires aurait pu servir à masquer une activité de lobbying au Parlement européen, interdite à tout élu.
Jeudi, devant la chambre de l'instruction, la défense de Mme Dati a estimé que ce réquisitoire n'était pas valable car il s'appuierait sur des pièces ayant été annulées en avril 2022, ont relaté à l'AFP des sources proches du dossier. Ces pièces concernent notamment d'autres clients de Rachida Dati quand elle était avocate, comme l'opérateur Orange.
« Personne n'a le droit de dévoiler le nom ou l'identité des clients d'un avocat... cela s'appelle le secret professionnel », a affirmé auprès de l'AFP Me Olivier Baratelli, l'un des avocats de la ministre, dénonçant une « entorse procédurale ». Mais le parquet général a demandé le rejet de la requête de Mme Dati, selon les sources proches du dossier.
A l'audience, le ministère public a relevé que les pièces qui avaient été annulées par la chambre de l'instruction n'étaient pas citées dans le réquisitoire - Mme Dati avait fourni une liste de pièces à annuler, dont certaines avaient été retenues, elle a ensuite formé un pourvoi demandant que l'intégralité des pièces le soient.
Jeudi, le ministère public a également pointé que tout au cours de l'information judiciaire, les avocats de Mme Dati n'avaient pas avancé que les pièces citées pouvaient constituer une violation du secret professionnel, protégé lors d'échanges entre des avocats et leurs clients en lien avec l'exercice des droits de la défense.
Mme Dati a multiplié les recours tout au long de la procédure, dans laquelle l'entreprise Renault-Nissan s'est constituée partie civile. La chambre de l'instruction avait refusé en 2021 puis en 2024 de constater la prescription des faits reprochés. La décision sur le réquisitoire sera, elle, rendue le 26 juin.
Visée par une information judiciaire, la ministre française de la Culture Rachida Dati a déposé un nouveau recours pour réclamer la nullité du réquisitoire du parquet national financier de Paris exigeant qu'elle soit jugée pour corruption et trafic d'influence, au côté de l'ex-patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.Les deux mis en cause contestent les accusations dans un dossier judiciaire instruit depuis 2019 à Paris et aux lourds enjeux politiques, Rachida Dati étant ancienne ministre de la Justice pendant le mandat du président de droite Nicolas Sarkozy et l'une des figures fortes de l'actuel gouvernement du centriste François Bayrou.La ministre, 59 ans, est soupçonnée par les enquêteurs d'avoir perçu, « en toute confidentialité, voire en toute opacité », 900.000 euros entre 2010 et 2012 pour des...
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