
Des Casques bleus à la frontière entre le Liban et Israël. Photo d'illustration X/ @UNIFIL_
La Force intérimaire de l'ONU au Liban (Finul) a célébré mercredi le 47e anniversaire de son établissement, via une décision du Conseil de sécurité, son commandant en chef, le général Aroldo Lázaro, lançant pour l'occasion que « la paix reviendra au Liban ». Le général a souligné dans un discours prononcé depuis le quartier général de la Finul à Naqoura, au Liban-Sud, l'importance de la coordination entre les Casques bleus, l'armée libanaise et les communautés locales, rappelant que depuis octobre 2023, marquant le début de la guerre de Gaza et de l'implication du Hezbollah dans le conflit, « la situation est devenue complexe ».
Le commandant en chef de la Finul Aroldo Lázaro, à Naqoura, le 19 mars 2025. Photo AFP / MAHMOUD ZAYYAT
La Finul avait été mise en place en 1978, par les résolutions 425 et 426 des Nations unies, à la suite de violences le long de la frontière entre le Liban et Israël et l'invasion israélienne du Liban-Sud. Elle compte à ce jour près de 9.500 soldats de la paix.
« Mission pour la paix » entre le Liban et Israël
« Il y a 47 ans, le sud du Liban était au bord de la crise, et la communauté internationale est intervenue », a rappelé le chef de la Force onusienne, soulignant que la mission de paix entamée quelques jours après l'adoption des deux résolutions « se poursuit encore aujourd'hui ». Le 19 mars 1978, le Conseil de sécurité des Nations unies a établi la Finul à travers les résolutions 425 et 426. La « mission pour la paix » alors lancée « se poursuit encore aujourd’hui ». Dans ce cadre, « des Casques bleus issus de 48 pays, travaillent ensemble sur le terrain, en mer et dans les airs pour soutenir la paix », et ont établi des « liens solides » et une « collaboration étroite » avec les communautés locales et l'armée libanaise.
« Notre mission reste inchangée : soutenir la stabilité et mettre en œuvre la résolution 1701 » du Conseil de sécurité, adoptée en 2006 pour mettre un terme à la guerre de Juillet entre le Hezbollah et Israël.
Efforts conjoints pour l'application de la 1701
« La mise en œuvre réussie de la résolution 1701 ne peut être atteinte que par nos efforts conjoints » avec l'armée libanaise pour « prévenir les escalades et renforcer l'autorité de l'État dans le sud du Liban », où le Hezbollah était largement mobilisé, a rappelé le général Aroldo Lázaro. La 1701 prévoit notamment que le parti chiite se retire du sud du Litani et que l'armée libanaise se déploie dans cette zone. L'accord de cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre un terme à des mois de guerre entre le Hezbollah et l'armée israélienne, se base sur cette résolution et c'est dans ce cadre que des milliers de soldats libanais se sont depuis déployés dans la zone.
« Depuis octobre 2023, la situation est devenue complexe », a admis le général Lázaro. Le 8 octobre, au lendemain de l'attaque du Hamas en Israël et du début de l'offensive israélienne sur Gaza, le Hezbollah a ouvert un front dit « de soutien » à Gaza en tirant des obus sur le nord israélien. S'en est suivi une guerre d'usure de 11 mois, puis une offensive israélienne sanglante sur le Sud, la Békaa, la banlieue sud de Beyrouth et d'autres régions du Liban. La guerre a fait plus de 4.000 morts, selon les autorités libanaises. Le chef de la Finul a souligné que l'escalade lancée le 23 septembre dernier « a laissé de nombreux villages en ruines ».
Déblaiement, réparations et déminage
Toutefois, depuis le cessez-le-feu, « nous entrons dans un nouveau chapitre, travaillant aux côtés de l'armée libanaise pour dégager les routes, effectuer des réparations et déminer », a-t-il ajouté. Il a insisté sur le fait que le soutien des Casques bleus à l'armée « dépendra du soutien du gouvernement et des autorités locales, dont la coopération est essentielle pour garantir que la mission puisse opérer en toute sécurité et efficacité à l’exécution de son mandat ». Des tensions éclataient régulièrement avant la dernière guerre, entre des convois de la Finul circulant au Liban-Sud et des habitants, dans une région où le parti pro-iranien était prépondérant. Un de ces incidents avait provoqué la mort d'un Casque bleu irlandais, Sean Rooney, en décembre 2022. Lors du dernier conflit, la Finul a critiqué à plusieurs reprises des attaques du Hezbollah et de l'armée israélienne, contre ses positions.
Le chef de la Finul a encore affirmé qu'un « retour à la stabilité créera les conditions nécessaires pour lever les obstacles à la paix », et que cela passe notamment via des « réunions tripartites » entre la force onusienne, le Liban et Israël, « potentiellement avec des partenaires externes », alors que Washington et Paris font partie d'un comité chargé de superviser l'application du cessez-le-feu. Ces réunions peuvent « contribuer à résoudre les différends liés à la ligne bleue », ligne de retrait servant de frontière non-officielle entre les deux pays.
« La paix reviendra au Liban, et avec détermination et un engagement commun, nous continuerons à avancer vers cet objectif », a déclaré le général.
puisqu'il le repete C'est que c'est vrai ! QUE VEUX DONC LE PEUPLE DE MIEUX?
09 h 30, le 20 mars 2025