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Économie - Biens mal acquis

La justice française réclame la levée du secret bancaire sur les comptes de Riad Salamé

La CSI a déjà commencé à transmettre des requêtes auprès des banques libanaises.

La justice française réclame la levée du secret bancaire sur les comptes de Riad Salamé

L’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé. Photo d’archives AFP

Nouveau rebondissement dans l’enquête de la justice française sur le patrimoine de Riad Salamé : la Commission d’enquête spéciale de la BDL (CSI) a récemment demandé à des banques libanaises de lever le secret bancaire sur les comptes de l’ancien gouverneur de la BDL, Riad Salamé, depuis 2002.

Cette démarche fait suite à une demande en ce sens, adressée début mars par la justice française – via les canaux institutionnels et diplomatiques usuels – afin de pouvoir élargir le spectre de ses investigations visant notamment l’ex-gouverneur et son frère Raja, dans le cadre de l’affaire dite « Forry ».

L’ancien gouverneur, actuellement incarcéré au Liban dans le cadre de la procédure engagée par la justice libanaise, est poursuivi en France pour détournement de fonds, blanchiment d’argent et enrichissement illicite, et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international depuis mai 2023. Deux mois plus tard, la cour d’appel de Paris avait confirmé la saisie des avoirs en France de M. Salamé, qui a toujours protesté de son innocence.

Dispositif généralisé

Dans leur courrier, consulté par L’OLJ, les magistrats français réclament notamment des précisions sur les comptes bancaires conjoints détenus au Liban par Riad Salamé et son épouse Nada Salamé. Ils exigent la transmission de l’intégralité des documents bancaires afférents, parmi lesquels : toute pièce établissant avec précision l’identité du titulaire et/ou du bénéficiaire effectif du compte ; les relevés des opérations effectuées depuis le 1ᵉʳ janvier 2002 à ce jour (ou antérieurement si possible) ; les copies des notifications Swift, ordres de virement ou tout document justifiant les transaction excédant l’équivalent de 15 000 euros (y compris les retraits en espèces) ; les références des cartes bancaires associées aux comptes visés.

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Les autorités judiciaires françaises avaient déjà sollicité plusieurs de ces documents par le passé. « La CSI avait alors pris la décision d’en transmettre certains. Mais, à ce jour, elle poursuit encore la collecte des informations requises dans le cadre d’une demande d’entraide judiciaire qui s’avère particulièrement exhaustive », précise une source proche du dossier.

Les autorités libanaises s’emploient actuellement à mettre en place un dispositif d’interrogation généralisé auprès de l’ensemble des banques et institutions financières opérant au Liban afin d’identifier d’éventuels comptes conjoints détenus par Riad Salamé et son épouse Nada. Les établissements concernés sont sommés de fournir à la CSI des copies certifiées et dûment cachetées des documents précités, depuis l’ouverture des comptes.

Parmi les premières démarches entreprises, la CSI a, selon nos informations, adressé une requête à la banque Audi au sujet d’un virement remontant à août 2007 et effectué depuis un compte appartenant à Raja Salamé vers un compte détenu par Riad Salamé ou son épouse. Ces derniers détiendraient plusieurs comptes dans différentes banques libanaises, notamment auprès de la Bank al-Mawarid, dont le président, l’ancien ministre Marwan Kheireddine, a été officiellement mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.

« Cette nouvelle requête française place la magistrature libanaise dans une position délicate, l’incitant à approfondir ses propres investigations et à renoncer à toute tentative d’invoquer la prescription », commente un haut magistrat sous le couvert de l'anonymat.

« Or plusieurs autres hommes politiques, banquiers et figures médiatiques pourraient apparaître dans les mouvements financiers sur lesquels la justice française s’efforce aujourd’hui de faire toute la lumière… »

Nouveau rebondissement dans l’enquête de la justice française sur le patrimoine de Riad Salamé : la Commission d’enquête spéciale de la BDL (CSI) a récemment demandé à des banques libanaises de lever le secret bancaire sur les comptes de l’ancien gouverneur de la BDL, Riad Salamé, depuis 2002. Cette démarche fait suite à une demande en ce sens, adressée début mars par la justice française – via les canaux institutionnels et diplomatiques usuels – afin de pouvoir élargir le spectre de ses investigations visant notamment l’ex-gouverneur et son frère Raja, dans le cadre de l’affaire dite « Forry ». L’ancien gouverneur, actuellement incarcéré au Liban dans le cadre de la procédure engagée par la justice libanaise, est poursuivi en France pour détournement de fonds, blanchiment d’argent et...
commentaires (6)

Salamé a été rétribué pour ses « ingénieries financières » qui faciliter le pillage de notre pays moyennant une commission. Il faut allait chercher le pourcentage qui lui a été accordé pour savoir à combien s’élève les délits de ces politiciens qui n’étaient à leurs postes que pour racler les caisses et détruire notre système financier. Les noms de ces mafieux doivent être répertoriés dans un journal que Salamé détient, aux nouveaux juges de négocier avec lui la réduction de sa peine contre une coopération.

Sissi zayyat

18 h 33, le 19 mars 2025

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Commentaires (6)

  • Salamé a été rétribué pour ses « ingénieries financières » qui faciliter le pillage de notre pays moyennant une commission. Il faut allait chercher le pourcentage qui lui a été accordé pour savoir à combien s’élève les délits de ces politiciens qui n’étaient à leurs postes que pour racler les caisses et détruire notre système financier. Les noms de ces mafieux doivent être répertoriés dans un journal que Salamé détient, aux nouveaux juges de négocier avec lui la réduction de sa peine contre une coopération.

    Sissi zayyat

    18 h 33, le 19 mars 2025

  • J’aimerais bien voir la tête des présentateurs d'info sur MTV à l'issue de cette nouvelle, qui considèrent que toute action en justice à l’encontre des banques et/ou du gouverneur de la BDL est une atteinte au système bancaire libanais et devrait être arrêtée. Est-ce qu’ils vont considérer que les mesures requises par la justice française s’inscrivent dans ce qu'ils considèrent comme une tentative d’affaiblir le système bancaire libanais, ou bien n’osent-ils pas résister lorsque la mesure provient d’un pays étrangères

    Amer tabbara

    10 h 09, le 19 mars 2025

  • Nos crapules bancaires etaient au courant du systeme mafieux de corruption generalisee au sein de l'etat. Ils l'ont couvert et en ont largement profite , non seulement en recueillant et faisant transiter les fonds detournes, mais aussi en beneficiant largement du cadeau des "ingenieries" financieres initiees par Riad Salame. Certains d'entre eux, et pas des moindres, devraient eux aussi etre en prison. Au lieu de quoi, ils paradent, organisent des milices confessionnelles et veulent s'offrir le luxe de choisir le nouveau gouverneur de la BDL.

    Michel Trad

    10 h 53, le 18 mars 2025

  • Que de temps perdu, qui retarde l’issue de la crise libanaise. Qui est responsable des retards ?? Pointons les responsabilités pour arrêter de diluer le problème.

    Sam

    09 h 51, le 18 mars 2025

  • PAS AVANT QUE LA JUSTICE FRANCAISE N'ENQUETE SUR LES DIZAINES DE COMPTES OUVERTS PAR DES BANQUES FRANCAISES PAR DES LIBANAIS POUR Y DEPOSER DES MILLIONS DE EUROS/$. ASSEZ D'HYPOCRISIE EUROPEENNE .

    L’acidulé

    09 h 24, le 18 mars 2025

  • Affaire à suivre et comme vous dites , ses rebondissements risquent de dévoiler d’énormes surprises mafieuses. Encore une fois ce sont les pressions internationales qui pourront aider les malheureux Libanais à savoir comment l’argent des honnêtes gens a été volé. Ce ne sera pas facile de convaincre nos requins de banquiers de coopérer étant intimement impliqués dans le vol du siècle. Si la tête de l’hydre tombe le reste suivra. Du moins on l’espère.

    Goraieb Nada

    06 h 51, le 18 mars 2025

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