Des membres de la défense civile et du Croissant-Rouge soudanais se rassemblent sur le site où des corps ont été extraits d'un puits dans le district du Nil oriental de Khartoum, le 16 mars 2025. Photo AFP / EBRAHIM HAMID
Six civils, dont deux enfants, ont été tués au Soudan dans un bombardement mené par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR) à Omdurman, ville jumelle de la capitale Khartoum, a indiqué lundi une source médicale.
La frappe, survenue dimanche, a également fait 36 blessés, dont la moitié sont des enfants, a précisé à l'AFP un médecin de l'hôpital Al-Nao sous couvert d'anonymat.
Cet épisode meurtrier intervient dans un contexte de guerre exacerbée entre les FSR et l'armée, engagées dans un conflit dévastateur depuis avril 2023.
La situation s'est encore détériorée ces derniers mois, l'armée ayant repris plusieurs quartiers de Khartoum perdus au début des combats face aux paramilitaires.
L'armée affirme désormais avoir positionné ses unités à moins d'un kilomètre du palais présidentiel, toujours aux mains des FSR, mais son avancée est ralentie par la présence de tireurs embusqués.
Malgré ces avancées, le général Mohamed Hamdane Daglo, à la tête des paramilitaires, jure que ses troupes ne se retireront pas de la capitale. « Nous ne quitterons pas le Palais républicain », a-t-il affirmé samedi dans une allocution vidéo postée sur Telegram.
Les combats font rage dans la capitale. Des journalistes de l'AFP sur place ont observé d'épaisses colonnes de fumée s'élever au-dessus du centre de Khartoum, tandis que des tirs et des explosions résonnaient dans plusieurs quartiers.
Le bombardement a endommagé des zones résidentielles dans le nord d'Omdurman, touchant des civils à l'intérieur de leurs maisons ainsi que des enfants jouant sur un terrain de football, a indiqué le bureau gouvernemental des médias à Khartoum.
Les combats s'intensifient
La guerre qui oppose le général Abdel Fattah al-Burhane, chef de l'armée, à son ex-adjoint, le général Daglo, a fait des dizaines de milliers de morts, déraciné plus de 12 millions de personnes et provoqué une crise humanitaire majeure.
A Khartoum, au moins 3,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile en raison des combats, selon les chiffres des Nations unies.
A 400 km au sud-ouest de la capitale, dans la ville d'El-Obeid, deux civils ont été tués et 15 autres blessés après que les FSR ont bombardé des quartiers résidentiels lundi matin, a déclaré à l'AFP une source médicale du principal hôpital de la ville.
L'armée était parvenue en février à briser le siège de près de deux ans des FSR sur El-Obeid, un carrefour clé reliant Khartoum au Darfour, une vaste région de l'ouest du Soudan sous le contrôle presque total des paramilitaires.
D'autres affrontements ont également eu lieu dans la région du Nil Bleu, frontalière du Soudan du Sud et de l'Ethiopie.
Les FSR ont affirmé dimanche s'être emparées de véhicules militaires et avoir capturé des soldats ainsi que des miliciens alliés.
La guerre, initialement déclenchée par des désaccords sur l'intégration des FSR dans l'armée, a dévasté ce pays parmi les plus pauvres au monde.
Les paramilitaires contrôlent une grande partie du Darfour et du sud du Soudan, tandis que l'armée a consolidé son emprise sur le nord et l'est.
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