
Antoine Kerbage, figure majeure de la scène artistique libanaise, décédé dimanche. Photo ANI
L’acteur libanais Antoine Kerbage est décédé à l’âge de 90 ans, a annoncé dimanche l’Agence nationale d’information (ANI, officielle). Sourcils en circonflexe, moustache frémissante et voix de stentor reconnaissable entre mille, l’acteur au charisme puissant a marqué près d’un demi-siècle de scène, de télévision et de cinéma au Liban et dans le monde arabe. Né à Zabougha, au pied du mont Sannine, il s’était marié en 1966 avec l’artiste et journaliste Laure Ghorayeb avec qui il a eu trois enfants. Il a fait ses débuts sur scène dans les années 1960, embrassant rapidement sa vocation théâtrale sous la direction de Mounir Abou Debs, après avoir étudié à l’Université Saint-Joseph.
Classiques et œuvres libanaises
Sa diction impeccable et sa prestance l’ont propulsé sur les plus grandes scènes libanaises, où il a interprété aussi bien des classiques du théâtre occidental traduits par ses soins, que des œuvres locales signées Jalal Khoury, Issam Mahfouz, Yaacoub Chedraoui, Berge Vazlian, la troupe Caracalla, les frères Rahbani, ou Antoine Ghandour. Il a alterné avec brio drames, comédies et fresques historiques, devenant un visage incontournable du théâtre, du cinéma et de la télévision. Son rôle marquant de Jean Valjean dans l’adaptation télévisée des Misérables par Bassem Nasr en 1974 et son incarnation de l’héros populaire Barbar Agha (1980) resteront gravés dans la mémoire collective.
Son fils, Mazen Kerbage, artiste reconnu, immortalise aujourd’hui son parcours à travers une série de romans graphiques intitulée Antoine, dévoilant avec sensibilité les coulisses de la vie et de la carrière de ce géant du théâtre libanais parti après une longue bataille contre la maladie d’Alzheimer.
Le ministre de la Culture Ghassan Salamé lui a rendu hommage sur son compte X. « Antoine Kerbage était un monument à lui seul, que ce soit dans l'écriture, le jeu ou la mise en scène. C'était une figure incontournable du théâtre libanais à son âge d’or. Son célèbre froncement de sourcils à l’écran cachait une sincère bonté intérieure, un dévouement professionnel raffiné et une préoccupation inlassable pour l’état de ce bel art et les intérêts de ses enfants. Que Dieu lui accorde sa miséricorde et octroie à sa famille la patience pour supporter sa perte », a écrit le ministre Salamé.
Mes sincères condoléances à sa famille, au monde du théâtre, des arts et de la TV. Un grand artiste disparaît et laisse un grand vide. Heureusement que TV LIBAN ( eh oui) est là pour passer ces anciens feuilletons d’une époque révolue et tant aimée. RIP M Antoine KERBAGE.
10 h 15, le 17 mars 2025