
Le patriarche maronite Béchara Raï célébrant la première messe du carême à Bkerké le dimanche 9 mars 2025. Photo ANI
Le patriarche maronite Béchara Raï a formulé l'espoir que le Liban devienne un « pays de rencontre » et non une «arène de conflit», et appelé à ce qu'il « retrouve sa position naturelle au sein de la communauté arabe », lors de son homélie de la première messe du carême dimanche à Bkerké.
« Ce sont des valeurs qui peuvent contribuer à construire un avenir arabe plus stable et plus prospère. Le Liban restera, comme il l'a toujours été, un authentique État arabe et un lien entre l'Orient et l'Occident », a affirmé le cardinal Raï, qui a préconisé, une nouvelle fois, la « neutralité positive » du pays sur l'échiquier régional.
De son côté, le mufti jaafarite, cheikh Ahmad Kabalan, a de nouveau adopté un point de vue diamétralement opposé. Répondant indirectement au patriarche, il a jugé que « la neutralité dans ce monde est un mensonge, et les intérêts du Liban sont gravement menacés ». « Ce que nous voulons, c’est un pouvoir qui gouverne au nom des intérêts nationaux, et non des intérêts étrangers », a estimé le chef religieux réputé proche du Hezbollah, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Les déclarations des deux chefs religieux interviennent à un moment où le parti chiite pro-iranien est ressorti considérablement affaibli de sa guerre contre Israël et où le Liban, qui a récemment élu un nouveau président en la personne de Joseph Aoun et s'est doté d'un nouveau gouvernement dirigé par Nawaf Salam, œuvre à réchauffer ses relations diplomatiques avec les pays arabes, affaiblies par les tensions dans la région.