
Le président de la République Joseph Aoun prenant la parole au Caire au cours du sommet arabe extraordinaire, le 4 mars 2025. Capture d'écran
Le président libanais Joseph Aoun a affirmé mardi, pendant les travaux du sommet arabe extraordinaire qui se tient au Caire consacré à la reconstruction de la bande de Gaza, que le Liban ne renoncera pas à sa terre et que « chaque centimètre » de son territoire sera libéré. L'armée israélienne maintient toujours des positions au Liban-Sud malgré son prétendu retrait officiel du pays le 18 février.
« Dans mon pays, tout comme en Palestine, il y a encore des terres occupées par Israël. Des prisonniers libanais se trouvent dans ses geôles, a dénoncé le chef de l’État. Nous ne renonçons pas à notre terre, nous n'oublions pas nos prisonniers et nous ne les abandonnons pas ». « Il n'y a pas de paix sans la libération de chaque centimètre de notre territoire, reconnu internationalement, documenté, validé et délimité par les Nations unies. Et il n'y a pas de paix sans un État palestinien », a-t-il également assuré.
M. Aoun a fait savoir que « le Liban a beaucoup souffert mais il a appris de ses souffrances ». « Il a appris à ne pas être à la merci des guerres des autres. Il a appris à ne pas être le quartier général ni le couloir des politiques étrangères. Il n'est pas non plus un bastion pour les occupations, la tutelle ou l'hégémonie », a-t-il poursuivi. Il a aussi noté que les « intérêts existentiels du Liban sont avec son environnement arabe » et que son rôle dans la région est d'être « un pays de rencontre non pas un terrain de conflit ».
Peu avant le sommet, Joseph Aoun s'était entretenu avec plusieurs représentants de pays arabes, dont le secrétaire général de l'ONU avec qui il a abordé la situation au Liban-Sud et du maintien des forces israéliennes en certains points du territoire national.
L'armée israélienne demeure positionnée sur au moins cinq points stratégiques par leur hauteur en territoire libanais, malgré son retrait du Liban-Sud repoussé au 18 février par l'accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël, entré en vigueur le 27 novembre dernier.
Dans son discours prononcé en ouverture du sommet arabe, le chef de l’État a aussi affirmé qu'il « n'y a pas de paix sans la restitution des droits légitimes et complets des Palestiniens ». La cause palestinienne est « un droit national palestinien, un droit arabe et un droit humain mondia. La question palestinienne exige que nous soyons toujours aux côtés de son peuple, de ses choix et de ses décisions, avec ses autorités officielles et ses représentants légitimes », a-t-il dit. « La dimension arabe de la question palestinienne nous impose de rester tous forts, pour que la Palestine soit forte, a poursuivi le président. Car lorsqu’on occupe Beyrouth, détruit Damas, menace Amman, fait souffrir Bagdad ou fait tomber Sanaa… il est impossible que quiconque puisse prétendre que cela sert la Palestine. »
Joseph Aoun a enfin souligné que « la souveraineté complète et stable du Liban se renforce par le rétablissement total de la Syrie et l'indépendance totale de la Palestine ». « Toute déstabilisation d’un voisin arabe est une déstabilisation pour tous ses voisins. Et inversement », a-t-il ajouté. Il a conclu son discours en affirmant : « Le Liban retrouve aujourd'hui sa légitimité arabe, grâce à vous et votre soutien constant ».
Les dirigeants arabes entendent proposer une alternative au plan du président américain Donald Trump décrié à l'international et prévoyant une prise de contrôle US de Gaza et l'expulsion de sa population. Après des discours du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et du roi de Bahreïn Hamad ben Issa al-Khalifa, le sommet doit se poursuivre à huis-clos pour, selon le média officieux al-Qahera news, approuver un plan égyptien pour l'après-guerre à Gaza. Présent lui aussi au Caire, le nouveau président syrien, Ahmad al-Chareh, participe pour la première fois à un sommet arabe.
Le plan égyptien de 53 milliards de dollars prévoit de reconstruire Gaza sur cinq ans et propose la création d'un fonds supervisé au niveau international pour garantir « la durabilité du financement » ainsi que sa « transparence », selon un projet que l'AFP a pu consulter. A terme, le plan prévoit la reprise totale du contrôle de l'enclave palestinienne, dirigée depuis 2007 par le Hamas, par l'Autorité palestinienne basée en Cisjordanie occupée, avec une possible présence internationale.
Il a bien parlé notre President. Clair dans les idées, nuancé dans les mots, charismatique dans le ton.
00 h 01, le 05 mars 2025