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Politique - Diplomatie

Réunion Aoun-MBS : le monopole des armes et Taëf au cœur des discussions

Le président libanais et le prince saoudien ont convenu d'étudier les « obstacles » à la reprise des importations libanaises en Arabie saoudite. 

Réunion Aoun-MBS : le monopole des armes et Taëf au cœur des discussions

Le président libanais Joseph Aoun et le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman au cours de la visite du chef de l'État libanais à Riyad, lundi. Photo ANI

Lors de leur réunion à Riyad lundi, le président libanais Joseph Aoun et le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, ont discuté de l'importance de consacrer le monopole des armes libanaises au sein de l'État, et donc de désarmer le Hezbollah, et d'assurer un retrait de l'armée israélienne de tout le territoire libanais, selon un communiqué conjoint publié mardi. Les deux hommes ont également convenu d'étudier les « obstacles » à la reprise des échanges commerciaux entre leurs deux pays. Les autorités saoudiennes avaient décrété fin octobre 2021 un embargo sur toutes les importations libanaises, sur fond de crise diplomatique entre les deux pays, alimentées par les tensions concernant l'influence du Hezbollah et de l'Iran sur la scène politique libanaise.

Ce texte, publié sur les agences officielles libanaise et saoudienne, précise que le président Aoun et le prince héritier saoudien ont convenu durant leur entretien de renforcer la coopération entre les deux pays, coordonner leurs positions sur les questions majeures aux niveaux régional et international, et ont discuté des moyens de renforcer la souveraineté libanaise. 

Les « obstacles » à la reprise des exportations libanaises

Concernant les relations entre les deux pays, « les deux parties ont convenu de commencer à examiner les obstacles qui entravent la reprise des exportations de la République libanaise vers le Royaume d'Arabie saoudite et les mesures nécessaires pour permettre aux citoyens saoudiens de se rendre » au Liban » lit-on dans le communiqué. La visite officielle de Joseph Aoun à Riyad constitue en effet un signe important de réchauffement des relations libano-saoudiennes, longtemps refroidies par des tensions liées à l'Iran et au Hezbollah. Dans ce cadre, les ressortissants saoudiens sont toujours interdits de voyager au Liban, tandis que toutes les relations commerciales ont été gelées depuis plusieurs années.

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Le 29 octobre 2021, le royaume wahhabite avait annoncé plusieurs importantes mesures de rétorsion après les propos du ministre de l’Information d'alors, Georges Cordahi, concernant la guerre au Yémen et l’implication des pays du Golfe dans ce conflit. La crise avait également été amplifiée par le « contrôle » du Hezbollah sur les décisions libanaises et le trafic de drogue cachée dans des produits d'importation.

« Lancer les réformes requises »

Durant l'entretien entre MBS et le président libanais, il a également été question de la souveraineté libanaise et de « l'importance de l'application de ce qui a été mentionné dans le discours d'investiture présidentielle » de Joseph Aoun le 9 janvier dernier. Les deux parties ont ainsi « souligné l'importance de l'application complète de l'accord de Taëf, de l'application des résolutions internationales pertinentes, de l'affirmation de la souveraineté de l'État sur l'ensemble du territoire libanais, de la limitation des armes aux seules forces de l'État libanais, de l'affirmation du rôle national de l'armée libanaise, de l'importance de son soutien et de la nécessité du retrait de l'armée d'occupation israélienne de toutes les terres libanaises » poursuit la déclaration commune.

Concernant le redressement de l'économie libanaise, les deux parties ont «convenu de la nécessité de (...) lancer les réformes requises au niveau international selon les principes de transparence et d'application des lois contraignantes ». Le texte a en outre affirmé que « le Liban est un membre authentique de la communauté arabe et que ses relations avec les pays arabes sont la garantie de sa sécurité et de sa stabilité ».

Invitation à Beyrouth

L’élection de Joseph Aoun à la présidence de la République a en effet redonné espoir aux Libanais quant à la possibilité de remettre le Liban sur la voie de la réconciliation avec les communautés arabe et internationale, ainsi qu’à la perspective d’un redressement national.

Dans ce cadre « les points de vue ont été échangés sur l'ensemble des situations régionales et internationales actuelles, et les deux parties ont souligné l'importance de renforcer l'action arabe et de coordonner les positions sur les questions importantes aux niveaux régional et international » précise la déclaration. Le communiqué se conclut par la mention d'une invitation par Joseph Aoun du prince héritier saoudien, qui a reçu un « accueil favorable ».

Relations fraternelles libano-saoudiennes

Peu après son départ de Riyad vers l'Égypte, le chef de l’État a envoyé un dernier message au prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, pour le remercier de son accueil « qui reflète la profondeur des relations fraternelles libano-saoudiennes enracinées dans l'histoire ». « Nos entretiens ont jeté les bases solides d'une nouvelle phase dans les relations entre nos deux pays, que nous avons convenu d'activer et de développer dans tous les domaines », a-t-il écrit dans son message. Il a demandé au prince héritier de transmettre au roi Salmane « la profonde appréciation des Libanais pour ses positions historiques à l'égard du Liban et de son peuple ».

Le président libanais Joseph Aoun est arrivé ce matin au Caire, accompagné du ministre des Affaires étrangères Joe Raggi, afin de participer au sommet arabe extraordinaire consacré à la situation à Gaza qui se tient mardi. Dans son hôtel dans la capitale égyptienne, M. Aoun s'est entretenu avec le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, de la situation au Liban-Sud et de l'occupation prolongée par Israël de « cinq collines » le long de la frontière, en territoire libanais. 

Lors de leur réunion à Riyad lundi, le président libanais Joseph Aoun et le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane, ont discuté de l'importance de consacrer le monopole des armes libanaises au sein de l'État, et donc de désarmer le Hezbollah, et d'assurer un retrait de l'armée israélienne de tout le territoire libanais, selon un communiqué conjoint publié mardi. Les deux hommes ont également convenu d'étudier les « obstacles » à la reprise des échanges commerciaux entre leurs deux pays. Les autorités saoudiennes avaient décrété fin octobre 2021 un embargo sur toutes les importations libanaises, sur fond de crise diplomatique entre les deux pays, alimentées par les tensions concernant l'influence du Hezbollah et de l'Iran sur la scène politique libanaise. Ce texte, publié sur les agences officielles...
commentaires (3)

Évidemment qu’il faut respecter honnêtement tous les accords autrement c’est rebelote !!

Wow

15 h 12, le 04 mars 2025

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Commentaires (3)

  • Évidemment qu’il faut respecter honnêtement tous les accords autrement c’est rebelote !!

    Wow

    15 h 12, le 04 mars 2025

  • Les réformes étatiques de gouvernance et de transparence vont main dans la main avec l’exploitation des richesses naturelles et la libéralisation des marchés au Liban. Agriculture, matières premières, gaz, pétrole…? Le Liban a grandement besoin de redorer sa marque de commerce et de ne pas négliger les routes commerciales asiatiques qui se construisent à l’insu de sa présence.

    Daher Marc

    14 h 45, le 04 mars 2025

  • Le Hezbollah est et reste le seul frein à la paix et au développement économique du pays.

    Ludovic Hasquette

    13 h 18, le 04 mars 2025

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