
Un des quatre avions israéliens ayant survolé les funérailles de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine dimanche 23 février. Photo Mohammad Yassine/OLJ.
L’armée israélienne aurait envisagé de bombarder les funérailles de Hassan Nasrallah et Hachem Safieddine qui se sont déroulées dimanche 23 février dans la banlieue sud de Beyrouth. C’est du moins ce qu’a laissé entendre l’actuel chef d’état-major de l’armée israélienne, Herzi Halevi, lors d'une cérémonie avec des officiers nouvellement diplômés de la 1ère division d’infanterie à Holon, dans la banlieue sud de Tel-Aviv, selon des images non datées diffusées ce mercredi soir sur la chaîne 14 israélienne, et rapportées par les médias israéliens.
« J’ai passé 10 à 15 minutes dans la voiture dehors, en pleine consultation. Vous voulez deviner sur quoi ? Sur les funérailles de Nasrallah, nous étions indécis » a-t-il raconté à son audience, s'exprimant devant un pupitre installé pour l'occasion dans une salle de sport d'Holon, où des civils étaient également présents rapportent les médias israéliens. Après avoir interrogé l’assemblée sur la nature de cette hésitation, l’un des participants a répondu « Attaquer », ce à quoi Herzi Halevi a répliqué en souriant : « Vous avez compris. Qui est pour ? », déclenchant l'hilarité et les mots d'approbation de son public.
Les funérailles se sont finalement déroulés sans heurts. Quatre avions de chasse israéliens ont toutefois survolé à très basse altitude le stade Camille Chamoun où se déroulait la cérémonie et Beyrouth pendant la cérémonie, provoquant la panique dans un premier temps dans la capitale, tandis que 14 frappes israéliennes au Liban-Sud et dans la Békaa -le plus grand nombre de bombardements quotidiens depuis l’accord de cessez-le-feu- ont été menées le jour même pendant et après les funérailles.
Les révélations du possible bombardement des funérailles n'ont pas manqué de provoquer l’indignation sur les réseaux sociaux, l’évènement ayant réuni des centaines de milliers de personnes. « Ce n'est pas surprenant, Israël est capable de tout avec le soutien des États-Unis, puisqu'aucune instance ne peut lui demander des comptes » a jugé une internaute publiant régulièrement du contenu en soutien à la population de Gaza. « Des démons, rien de plus, rien de moins. Ces gens ne considèrent pas les Arabes comme des êtres humains » lance un autre, partageant le même point de vue.
Si les commentaires des internautes israéliens sont également à charge, c'est parce qu'ils visent le général Herzi Halevi lui-même. Il a présenté sa démission fin janvier évoquant sa « responsabilité » dans l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, selon sa lettre transmise par l'armée à l’AFP, dans une décision applaudie par les ministres d’extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu et une grande partie de l'opinion publique, qui lui fait porter cette responsabilité. Il quittera ses fonctions le 6 mars 2025.
Crainte de l'armée égyptienne
Durant son intervention, Herzi Halevi a également fait part d’inquiétudes sécuritaires face à l’armée égyptienne. « L’Égypte possède une armée de grande envergure, équipée d’armes sophistiquées, d’avions, de sous-marins, ainsi que d’un grand nombre de chars et de soldats d’infanterie. » a expliqué le chef d’état-major de l’armée israélienne, dans des propos relayés par la presse israélienne. L'Égypte est en paix avec Israël depuis les accords de Camp David de 1978, tandis que les capacités de son armée sont largement tributaires de fonds américains, les Etats-Unis ayant par exemple débloqué 1,3 milliard de dollars d'aide militaire à l’Égypte en septembre dernier.
Si Herzi Halevi explique que le gouvernement israélien ne considère pas cette armée comme une menace immédiate, il juge que « cela peut changer en un instant ». « En 2011, Mohammad Morsi est arrivé au pouvoir avec les Frères musulmans. Tout cet énorme appareil militaire s’est soudainement retrouvé sous une nouvelle direction, qui aurait pu basculer du jour au lendemain. » a-t-il estimé. Élu démocratiquement à la suite du « Printemps arabe » de 2011, Mohammad Morsi a été renversé par un coup d'État militaire le 3 juillet 2013, mené par l’actuel président, Abdel Fattah al-Sissi, proche de Washington.
Le président Donald Trump a menacé à plusieurs reprises ce mois de février de suspendre son aide à l'Égypte si elle refusait de travailler à son projet de prise de contrôle de la bande de Gaza et de déplacement de la population notamment vers ce pays.
Si on fait un article sur chaque pensée qui traverse l’esprit de l’un des hurluberlus comme de l’autre, on n’a pas fini de noircir des pages inutilement.
12 h 19, le 28 février 2025