Frappe israélienne sur le Liban-Sud, le 23 février 2025. Photo obtenue par notre correspondant Mountasser Abdallah
Alors que tous les yeux étaient tournés vers la banlieue sud de Beyrouth, où ont eu lieu les funérailles de l'ex-chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, l'aviation israélienne a mené une série de frappes dimanche matin sur le Liban-Sud et les régions du Hermel et de Baalbeck, dans le nord de la Békaa, selon nos correspondants locaux. Ces raids ont fait au moins un blessé, une fillette syrienne qui se trouvait à Qlaylé, dans le caza de Tyr, et a été hospitalisée.
Des frappes ont été rapportées par notre correspondant Mountasser Abdallah sur ce village peu après 9h. Un autre raid a touché la région de Zrariyé, dans le caza de Saïda, selon ses informations. Elles ont blessé une jeune Syrienne, qui a dû être hospitalisée à l'hôpital italien de Tyr, et provoqué des dégâts dans les maisons autour des sites atteints.
Après le début de la cérémonie funéraire, de nouveaux raids ont été rapportés à Tebna, près de Baïssariyé (caza de Saïda), et Azziyé, dans le caza de Tyr.
Hermel et Baalbeck
Dans le nord de la Békaa, des raids aériens successifs ont atteint le Hermel, touchant notamment Brissa, ainsi que Boudaï el-Hafir, dans la région de Baalbeck. Ces frappes n'ont pas fait de victimes, selon les informations jusqu'à présent disponibles de notre correspondante Sarah Abdallah.
Sur X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a commenté les frappes de la matinée au Liban-Sud, disant qu'une « frappe de précision » a été menée contre un site militaire sur lequel « des activités du Hezbollah ont été détectées ». « Plusieurs lance-roquettes du Hezbollah, qui constituaient une menace » pour Israël, ont également été touchés. L'armée israélienne a encore évoqué plus tard des frappes sur « des plateformes de lancement de roquettes » dans la région de Baalbeck et des sites du Liban-Sud.
En début de soirée, l'aviation israélienne a mené deux raids et tiré quatre missiles sur Wadi Zebqine, dans le caza de Tyr, selon notre correspondant. Par ailleurs, des fusées éclairantes ont été tirées près de Rmeich, dans le caza de Bint Jbeil.
Israël et ses positions au Liban
Par ailleurs, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a prévenu dimanche : « Nous contrôlons des territoires le long de notre frontière nord à l'intérieur du Liban et en face de nos villages. Nous le ferons jusqu'à ce que l'armée libanaise et le gouvernement remplissent toutes leurs obligations en vertu de l'accord », a-t-il déclaré cité par le média israélien Yediot Aharonot. M. Netanyahu a tenu ces propos lors d'une cérémonie de remise des diplômes d'officiers israéliens.
L'aviation israélienne a également survolé à basse altitude les funérailles de Hassan Nasrallah, dans ce qui a été décrit par le ministre israélien de la Défense comme un « message clair » à ceux qui menacent Israël. Tard samedi soir, des avions de chasse israéliens avaient frappé en territoire syrien la région frontalière avec le Liban, au niveau de Janta, dans la Békaa. L'armée avait affirmé y avoir visé des routes de contrebande d'armes du Hezbollah.
Selon les termes de l’accord de trêve conclu entre le Liban et Israël, le 27 novembre 2024, après plus de 13 mois de guerre entre le Hezbollah et Israël au cours desquels plus de 4 000 personnes ont été tuées au Liban, les forces israéliennes étaient censées se retirer du Sud le 26 janvier, tandis que l’armée libanaise devait s’assurer qu’aucune présence armée du parti chiite ne subsistait au sud du fleuve Litani. Négocié par les États-Unis, l'accord a été prolongé jusqu’au 18 février, après qu’Israël a affirmé que le gouvernement libanais ne l’avait pas entièrement mis en œuvre, prétextant la lenteur du déploiement de l’armée libanaise. Depuis que la date limite pour l’application de l’accord de cessez-le-feu a expiré, l’armée israélienne a maintenu sa présence en sept points au Liban-Sud et effectue des frappes aériennes dans différentes parties du pays. Ces bombardements ont fait un mort à ce jour.