Deux jours après la dégradation d’une plaque commémorative dédiée au président de la République Joseph Aoun près de son village natal de Aïchiyé à Jezzine (Liban-Sud), la destruction présumée d’une statue de la Vierge dans le village de Sania, dans le même caza, a suscité des inquiétudes mercredi matin.

Interrogé sur la question, Pierre Boutros, président du conseil municipal de Sania, relativise. « Il s’agit d’une très petite statue de quelques centimètres, placée au bord d’une route par un particulier », dit-il. Selon lui, la statue a été trouvée à terre, cassée.

Pierre Boutros estime que l’acte, pour lequel il n’y a pas de témoin, se serait déroulé mardi dans l’après-midi. « J’aimerais signaler qu’un domicile, dont les habitants n’étaient pas présents, a été pillé presque au même moment au village », raconte-t-il, sans pouvoir déterminer s’il existe un lien entre les deux.

Selon Pierre Boutros, une enquête a été ouverte, mais n’a pas encore donné de résultat. Il se dit cependant convaincu que la chute de la statue n’est pas due à des causes météorologiques (une version qui a été donnée par des habitants à notre correspondant au Liban-Sud Mountasser Abdallah), mais qu’elle n’a pas non plus une portée politique particulière.

« La manière dont la statue a été retrouvée suggère qu’elle aurait été brisée et jetée volontairement », dit-il. « D’un autre côté, si quelqu’un avait voulu faire passer un message politique, il aurait pu s’attaquer à des symboles beaucoup plus visibles, comme la grande croix à l’entrée du village ou une bien plus grande statue de la Vierge également érigée dans la localité », ajoute l’élu.

Pierre Boutros en déduit que la chute de la statue aurait pu être soit dirigée contre l’individu qui l’a placée là, soit accidentelle. Il n'exclut pas que les voleurs du domicile non loin de là aient voulu détourner l'attention de ce vol de milliers de dollars par un acte qui pourrait être perçu comme politique. 

« Mais dans tous les cas, le vol qui a eu lieu en parallèle montre que les forces de sécurité doivent avoir une présence plus marquée dans les villages éloignés comme le nôtre », insiste-t-il. Sania est un village de quelque 400 habitants, limitrophe de la région de l’Iqlim el-Kharroub, entre Jezzine et le Chouf.