
Les vidéos humoristiques de « Mr Popo » encouragent les patients à faire leur test. Photo tirée du site nelachezrien.fr
Seul environ un tiers des Français concernés par le cancer colorectal, deuxième cause de décès par cancer dans le pays, se fait aujourd’hui dépister en raison de résistances que la Fondation pour la recherche sur le cancer (Arc) appelle à lever dans une campagne de communication.
À l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer du 7 février 2025, l’Arc rappelle que, détecté tôt, cette maladie – qui touche plus de 47 000 personnes et en tue 17 000 chaque année – se guérit dans neuf cas sur 10, et appelle à « briser le silence » autour du test de dépistage.
Deuxième cancer le plus fréquent pour les femmes et troisième pour les hommes, il fait en effet l’objet d’un dépistage proposé aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans via un test immunologique de recherche de saignement dans les selles.
Pour comprendre pourquoi seuls 34 % des Français concernés se font dépister, l’Arc a commandé un sondage à l’institut Verian, auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 personnes via internet. Il en ressort que parmi les réfractaires, 36 % ressentent « de la gêne », 15 % « de la peur », à « l’idée de faire ce type de test » et 24 % « ne se sentent pas concernés ».
Globalement, le dépistage du cancer colorectal « reste moins médiatisé que les autres dépistages » nationaux de cancer, du sein et du col de l’utérus, « ne ciblant que les femmes, et portant sur des zones corporelles plus faciles à évoquer », observe aussi une étude publiée mardi par Santé publique France (SpF).
Pour « briser les tabous », la fondation Arc lance le site nelachezrien.fr où l’on peut inscrire un proche, qui recevra des images GIF et des vidéos humoristiques de « Mr Popo » l’incitant à faire son test.
Toutefois une pratique d’exploration endoscopique permet elle aussi à un certain nombre de personnes d’être couvertes par le dépistage, note l’étude de SpF, estimant que 47,8 % des 50-74 ans étaient couverts par l’une des modalités de dépistage de ce cancer en 2022.
Cette proportion augmente avec l’âge (passant, chez les femmes, de 42,5 % pour les 51-54 ans à 52,9 % pour les 70-74 ans, et, chez les hommes, de 39,7 % pour les 51-54 ans à 53,2 % pour les 70-74 ans), et varie selon les régions.
La mortalité du cancer colorectal – 12 % du total des décès par cancer – diminue régulièrement depuis 1980, grâce au dépistage et au retrait des lésions précancéreuses.
En 2015, 21 % des cancers colorectaux chez les plus de 30 ans sont directement liés à la consommation d’alcool, les autres facteurs de risques étant le tabac, l’inactivité physique, le surpoids, l’obésité, une alimentation pauvre en fibres, mais riche en viande rouge ou en charcuteries.
Source : AFP