Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Ordres

Le bâtonnier de Beyrouth presse pour la réforme judiciaire et la fin de l’impunité

Dans son intervention lors de la prestation de serment de nouveaux membres du barreau, Fadi Masri a notamment appelé à la protection des droits des déposants.

Le bâtonnier de Beyrouth presse pour la réforme judiciaire et la fin de l’impunité

Une vue de la salle des pas perdus du palais de justice de Beyrouth, lors de la prestation de serment de nouveaux membres du barreau, le 15 février 2025. Photo al-Markaziya

Le bâtonnier des avocats de Beyrouth, Fadi Masri, a insisté samedi sur le rôle que doit jouer le barreau dans la réalisation de réformes notamment au plan judiciaire. « A l’aube d’un nouveau Liban marqué par l’élection du président de la République et la formation rapide d’un nouveau gouvernement, l'Ordre des avocats doit poursuivre sa participation au processus de réformes et de sauvetage pour rétablir l’Etat de droit et des institutions », a-t-il déclaré lors de la prestation de serment de nouveaux membres du barreau, dans la salle des pas perdus du palais de justice de Beyrouth.

Me Masri a notamment appelé à « la promulgation d’une loi sur l’indépendance de la justice et le comblement des postes judiciaires vacants ». Établi par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) depuis cinq ans, le projet de nominations et permutations judiciaires est bloqué en raison d’intérêts politiques. Depuis leur entrée en fonctions, le chef de l’Etat Joseph Aoun, le Premier ministre Nawaf Salam et le nouveau ministre de la Justice, Adel Nassar, ont placé ces réformes parmi leurs priorités et celles-ci devraient figurer dans la déclaration ministérielle du nouveau cabinet.

Le bâtonnier de Beyrouth s’est attardé sur la nécessité de « prendre de mesures pour briser le blocage de l'enquête sur la double explosion du port de Beyrouth », survenue le 4 août 2020. « Il faut redonner à l’enquête son cours judiciaire naturel en la poursuivant jusqu'à ce que la vérité soit établie et que les responsables soient sanctionnés », a-t-il indiqué, prônant la « fin de la culture de l'impunité ». Le chef du gouvernement et le ministre de la Justice se sont de part et d’autre engagés à œuvrer pour que justice soit rendue aux victimes de la catastrophe. Le juge d’instruction près la Cour de justice de Beyrouth, Tarek Bitar, tente de braver les obstacles dressés par la classe politico-judiciaire depuis sa prise de fonctions, pour l’empêcher de compléter ses investigations. Il a repris récemment ses auditions en notifiant les personnes mises en cause par le biais d’huissiers civils, le parquet ayant interdit à la police judiciaire de coopérer avec lui. Pour de nombreux juristes, Tarek Bitar est doté d’une immunité et d’une indépendance décisionnelle. Des qualités qui, selon le bâtonnier de Beyrouth, doivent caractériser tous les magistrats « pour garantir une justice libre et efficace ».

Politique, économie, diplomatie…

Me Masri a également prôné « le respect de la Constitution et des échéances constitutionnelles » et la « priorisation des libertés individuelles et publiques ». Il a par ailleurs abordé la question de l’occupation par Israël de régions du Liban-Sud, en insistant sur « l’affirmation de l'autorité de l'État sur l'ensemble du territoire, la protection des frontières, le retrait total et complet de l'armée israélienne occupante, (…) et l’application des résolutions internationales ».

Parmi les autres axes majeurs de son intervention, figurent la réorganisation, l’assainissement et la modernisation de l'administration publique, ainsi que le rétablissement de l’ordre financier, la restructuration du secteur bancaire et la protection des droits des déposants.

Sur un autre plan, Me Masri a appelé à prendre une décision souveraine sur le retour des réfugiés syriens dans leur pays, ainsi qu’à clarifier le sort des détenus libanais dans les geôles syriennes. Il a également insisté sur la délimitation des frontières terrestres entre le Liban et la Syrie, prônant des relations basées sur la réciprocité entre les deux Etats et le respect de leur souveraineté et leur indépendance.

Le bâtonnier des avocats de Beyrouth, Fadi Masri, a insisté samedi sur le rôle que doit jouer le barreau dans la réalisation de réformes notamment au plan judiciaire. « A l’aube d’un nouveau Liban marqué par l’élection du président de la République et la formation rapide d’un nouveau gouvernement, l'Ordre des avocats doit poursuivre sa participation au processus de réformes et...