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Quinze blessés dans une attaque à la grenade dans un bar de Grenoble

Des policiers bloquant l'entrée devant le bar Aksehir, à Grenoble, le 13 février 2025. MAXIME GRUSS/AFP

La police recherche activement jeudi un homme qui a fait 15 blessés en jetant une grenade mercredi soir dans un bar d'un quartier populaire de Grenoble, localité des Alpes françaises, où les habitants se disent « choqués » mais pas totalement surpris par cette violence.

Des agents sont postés devant l'Aksehir, un bar associatif du quartier sensible du Village olympique, où le calme est revenu au lendemain de cette attaque, dont le mobile reste inconnu même si la piste terroriste est « a priori » écartée.

« J'ai entendu un grand boum, j'ai regardé et je me suis dit que ce n'était pas un pétard ni un feu d'artifices », raconte Agnès Lefebvre-Paquet, une septuagénaire croisée sur place par l'AFP. « Je me suis dit que c'était des problèmes du quartier ».

« On est tous choqués, tous, tous », ajoute une de ses voisines, encore en robe de chambre et qui ne veut pas donner son nom. « Ça fait 30 ans qu'on habite là et c'est de pire en pire », poursuit-elle, confiant avoir passé une « nuit horrible ».

Mercredi, vers 20H15, un homme est entré dans le bar, où se trouvaient de nombreux clients. Sans dire un mot, il a jeté une grenade avant de prendre la fuite, selon le procureur François Touret de Coucy. Il était peut-être armé d'une arme longue de type Kalachnikov mais n'en a pas fait usage.

La déflagration a fait de nombreuses victimes: 15 blessés, parmi lesquels six ont été pris en charge en urgence absolue, et « au moins deux » restent encore avec un pronostic vital engagé, a déclaré à la presse le ministre de la Santé Yannick Neuder, qui s'est rendu dans un hôpital de Grenoble où les blessés ont été admis. Un précédent bilan faisait état de 12 blessés.

« Techniques de guerre »

Evoquant un mode opératoire avec « une grenade extrêmement violente, c'est quasiment des techniques de guerre », le ministre a fait état de blessures avec « des coupures et des perforations d'organes ». L'auteur de cette attaque était toujours en fuite jeudi matin, selon une source policière. « L'enquête se poursuit », a commenté le procureur, sans vouloir en dire davantage.

La veille, le magistrat avait expliqué qu'aucune piste n'était privilégiée. « On peut exclure l'attentat purement terroriste », a-t-il déclaré, mais pour le reste, « ça peut être un règlement de comptes » lié « au trafic de drogues, au trafic de cigarettes, à une inimitié exacerbée... »

L'Aksehir est un bar associatif d'ordinaire fréquenté par des habitants du quartier, « surtout pour regarder des matches de foot », a expliqué à l'AFP Chloé Pantel, maire adjointe du secteur 6 de Grenoble, présente sur les lieux du drame.

Il tient son nom d'une ville de Turquie, mais selon plusieurs riverains il est aujourd'hui tenu par des Algériens et est plutôt fréquenté par une clientèle masculine. « Ce n'était pas un bar qui était censé soulever d'inquiétudes particulières », a déclaré M. Touret de Coucy.

Karim, un agent municipal qui ne souhaite pas donner son nom, est un habitué des lieux, où il prend un café tous les matins quand il nettoie la place adjacente. « D'habitude, c'est propre, c'est calme. Il n'y a rien. On boit un café là, on discute », dit-il en faisant part de sa surprise. Mais « à Grenoble, tout est possible », ajoute-t-il, désabusé, tandis que des parents se pressent pour accompagner leurs enfants à l'école.

La ville connaît régulièrement des épisodes de violences, notamment par armes à feu, liés au trafic de drogues. Les autorités ont même évoqué l'été dernier une « guerre des gangs ». Le maire écologiste de la ville Eric Piolle, qui s'est rendu sur place mercredi soir avec le procureur et la préfète de l'Isère, s'est lui aussi dit « stupéfait » face à cet « acte d'une violence inouïe », tout en déplorant une « escalade de la violence » dans la capitale des Alpes.

La police recherche activement jeudi un homme qui a fait 15 blessés en jetant une grenade mercredi soir dans un bar d'un quartier populaire de Grenoble, localité des Alpes françaises, où les habitants se disent « choqués » mais pas totalement surpris par cette violence.Des agents sont postés devant l'Aksehir, un bar associatif du quartier sensible du Village olympique,...