Des dizaines d'engins de chantier et de camions transportant des préfabriqués et du matériel de construction se sont alignés jeudi du côté égyptien du poste-frontière de Rafah avec la bande de Gaza, dévastée par plus de 15 mois de guerre.

Selon Al-Qahera News, un média proche du renseignement égyptien, ces équipements sont positionnés en vue de leur entrée dans le territoire palestinien.

Citant une source officielle au terminal, l'agence de presse officielle égyptienne MENA a indiqué qu'ils devraient entrer à Gaza « dans les prochains jours » pour aider à déblayer les décombres et réparer les routes détruites par les frappes aériennes israéliennes durant la guerre contre le Hamas.

Un photographe de l'AFP a vu jeudi matin ces files d' d'engins de chantier et de camions stationnés du côté égyptien du poste frontière.

Omer Dostri, porte-parole du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a toutefois déclaré jeudi qu'aucun « équipement lourd » n'était autorisé à entrer dans la bande de Gaza via le point de passage de Rafah.

« Il n'y a pas d'entrée de préfabriqués ou d'équipement lourd dans la bande de Gaza, et il n'y a aucune coordination en ce sens », a-t-il écrit sur X.

Selon l'accord de cessez-le-feu en vigueur dans la bande de Gaza depuis le 19 janvier, « aucune marchandise n'est autorisée à entrer » par Rafah, a-t-il ajouté.

En vertu de l'accord, ce poste-frontière, qui avait été fermé par l'armée israélienne, a été rouvert pour l'évacuation des blessés et des malades.

L'aide humanitaire et les marchandises transitent elles par le point de passage de Kerem Shalom, entre Israël et Gaza.

« Nous les soutenons (les Palestiniens) et espérons des jours meilleurs », a déclaré à l'AFP Ahmed Abdel Dayem, un chauffeur à la frontière.

L'Egypte et la Jordanie sont actuellement vent debout contre le projet du président américain Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et de relocaliser ses habitants sur leurs territoires.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a qualifié un tel déplacement d' »injustice » à laquelle l'Egypte ne pouvait « pas participer », tandis que le roi Abdallah II de Jordanie a réaffirmé la « ferme » opposition de son pays au déplacement forcé des Palestiniens.

L'Egypte doit accueillir un sommet des nations arabes plus tard ce mois-ci et a annoncé cette semaine qu'elle présenterait une « vision globale » pour la reconstruction de Gaza de manière à garantir que les Palestiniens restent sur leur terre.

L'Egypte et la Jordanie, deux alliés clés des Etats-Unis, dépendent fortement de l'aide étrangère et Washington est considéré comme l'un de leurs principaux donateurs.