Le nouveau président intérimaire de la Syrie, Ahmad el-Chareh. Photo AFP
Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh a souligné la « relation stratégique étroite » entre son pays et la Russie, lors d'un appel avec le président Vladimir Poutine, a indiqué mercredi la présidence syrienne à l'issue de leur premier entretien téléphonique.
M. Chareh a insisté sur « la relation étroite entre les deux pays et l'ouverture de la Syrie à toutes les parties » de manière à servir « les intérêts du peuple syrien et renforcer la stabilité et la sécurité de la Russie », a précisé le communiqué de la présidence.
La Russie dispose de deux bases militaires en Syrie, dont l'avenir est incertain depuis la chute de Bachar el-Assad, un proche allié de Moscou chassé du pouvoir en décembre par une coalition rebelle menée par le groupe islamiste Hay'at Tahrir el-Cham (HTC) de Ahmad el-Chareh.
Au cours de son entretien avec M. Chareh mercredi, le président russe a adressé « une invitation officielle au ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, pour une visite en Russie », selon la présidence syrienne.
A Moscou, la présidence russe a de son côté annoncé que M. Poutine avait exprimé son soutien à « l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale » de la Syrie au cours de l'entretien téléphonique. M. Poutine a souligné « l'importance de mettre en œuvre un ensemble de mesures visant à une normalisation durable » en Syrie et à « l'activation du dialogue inter-syrien », a déclaré le Kremlin dans un communiqué.
La Russie était, avec l'Iran, le principal soutien de Bachar el-Assad pendant la guerre civile. Elle intervenait militairement depuis 2015 en Syrie, participant à la répression impitoyable des rebelles, avec notamment des frappes aériennes dévastatrices. Depuis la chute de Bachar el-Assad, le sort de la base navale de Tartous et de l'aérodrome militaire de Hmeimim - des infrastructures clés pour l'influence de la Russie au Moyen-Orient, en Méditerranée et jusqu'en Afrique -, est incertain.
« Construire une nouvelle Syrie »
MM. Poutine et Chareh ont également « échangé leurs points de vue » concernant « la situation actuelle en Syrie et la feuille de route politique pour construire une nouvelle Syrie », a indiqué la présidence syrienne.
Fin janvier, les nouvelles autorités syriennes avaient demandé à la Russie de « corriger les erreurs du passé ». Pour la première fois depuis la chute de Bachar el-Assad, une délégation officielle russe s'était rendue à Damas fin janvier et y avait, là aussi, dit son soutien à « l'unité, l'intégrité territoriale et la souveraineté » de la Syrie.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Bogdanov, avait indiqué avoir été reçu pendant trois heures, avec sa délégation, par M. Chareh, et Assaad al-Chaibani. Commentant cette visite, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait évoqué un « voyage important », ajoutant qu'il était « nécessaire de bâtir et de maintenir un dialogue permanent avec les autorités syriennes ».
M. Chareh avait adopté fin décembre un ton plutôt conciliant avec Moscou, soulignant les « intérêts stratégiques profonds entre la Russie et la Syrie », lors d'une interview avec la chaîne Al-Arabiya. « Tout l'armement syrien est d'origine russe et de nombreuses centrales électriques sont gérées par des experts russes », avait-il ajouté. L'Ukraine, en guerre contre Moscou depuis l'invasion russe de son territoire en 2022 avait exhorté M. Chareh à expulser la Russie du pays.
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