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Dernières Infos - Autorité palestinienne

La réforme de l’aide aux familles de détenus dénoncée par des ONG palestiniennes

Des Palestiniens quittent leur maison pour se mettre à l'abri lors d'un raid de l'armée israélienne dans le camp de réfugiés de Nour Chams, près de Tulkarem, en Cisjordanie occupée, le 11 février 2025. Photo Zain JAAFAR / AFP

D'importantes ONG palestiniennes ont dénoncé mardi le décret du président Mahmoud Abbas réformant le système d'allocations bénéficiant aux familles de Palestiniens tués ou emprisonnés par Israël.

"Je vous exhorte à reconsidérer cette position et à retirer ce décret", a déclaré lors d'une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie occupée, Qaddura Fares, responsable du Club des prisonniers, une organisation de défense des droits des détenus palestiniens.

L'Autorité palestinienne verse via des fonds dédiés une aide financière à des dizaines de milliers de personnes emprisonnées ou blessées par les autorités israéliennes, ainsi qu'aux familles des personnes tuées par les forces israéliennes.

Le décret publié lundi par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, explique que ces personnes resteront éligibles à des aides, mais qu'elles seront versées par un autre mécanisme, selon les critères en vigueur pour la protection sociale du reste de la population. 

M. Fares a estimé qu'"environ 35.000 à 40.000" familles étaient concernées, aussi bien dans les Territoires palestiniens, qu'à l'extérieur.

Estimant qu'"un sujet de cette importance" aurait dû faire l'objet d'une large consultation, il a rappelé que "les allocations des prisonniers ont toujours fait l'objet d'un consensus".

La conférence de presse s'est tenue à l'issue d'une rencontre entre des représentants de plusieurs mouvements politiques palestiniens.

Fustigeant la réforme, le responsable du Centre de défense des libertés et des droits civils (Hurriyat), Hilmi al-Araj, a également demandé l'"annulation pure et simple" du décret.

Condamnant à la fois "son timing et son contenu", M. Araj a jugé que cette réforme était d'autant plus malvenue à l'heure où "des prisonniers sont sur le point d'être libérés", en référence aux nouvelles libérations prévues de Palestiniens emprisonnés par Israël en échange d'otages détenus à Gaza depuis le 7 octobre 2023, en vertu de l'accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Formalisé en 2004 et amendé à plusieurs reprises depuis, le système d'aide aux familles de Palestiniens détenus, blessés ou tués par Israël, enregistrait notamment les prisonniers comme membres de la fonction publique et leur versait des salaires dont les montants variaient en fonction notamment du nombre d'enfants du foyer.

Israël dénonce depuis longtemps ce système d'aide financière de l'Autorité palestinienne comme étant une "incitation au terrorisme", et argue régulièrement de son maintien pour geler des fonds destinés à l'Autorité palestinienne.

D'autres pays, comme les Etats-Unis mais aussi les Pays-Bas, avaient ces dernières années critiqué ce système d'allocations.

L'Autorité palestinienne estime au contraire que ces aides sont une manière de soutenir des familles qui perdent l'apport d'un salaire, et peuvent subir des saisies ou des démolitions de biens.


D'importantes ONG palestiniennes ont dénoncé mardi le décret du président Mahmoud Abbas réformant le système d'allocations bénéficiant aux familles de Palestiniens tués ou emprisonnés par Israël.

"Je vous exhorte à reconsidérer cette position et à retirer ce décret", a déclaré lors d'une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie...