Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, lors d'un meeting avec son homologue afghan, Amir Khan Muttaqi, le 26 janvier 2025 à Kaboul. Iranian Ministry of Foreign Affairs/WANA (West Asia News Agency)/Handout via REUTERS
L'idée du président américain Donald Trump de prendre le contrôle de Gaza et de « déplacer de force » les Palestiniens est une « sérieuse menace » pour la sécurité et la stabilité du Moyen-Orient, a estimé le chef de la diplomatie iranienne.
Mardi, lors d'une rencontre à Washington avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, M. Trump a déclaré que « les Etats-Unis vont prendre le contrôle de la bande de Gaza ». Le locataire de la Maison Blanche a ajouté que les habitants de la bande de Gaza, en ruines après 15 mois de guerre, pourraient aller vivre en Jordanie ou en Egypte, malgré l'opposition de ces pays.
« Déplacer de force les Palestiniens de Gaza fait partie d'un complot visant à détruire la Palestine de façon coloniale », a affirmé le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. « Cela représente une menace sérieuse pour la stabilité et la sécurité de la région », a-t-il ajouté lors d'un entretien téléphonique samedi avec son homologue égyptien Badr Abdelatty. « Il est essentiel que les pays islamiques adoptent une position ferme et cohérente » contre ce projet, a souligné M. Araghchi.
Rejet égyptien et jordanien
L'Egypte et la Jordanie, deux alliés clés des Etats-Unis, ont fait part la semaine dernière de leur rejet de la proposition de M. Trump de « nettoyer » la bande de Gaza. Les deux pays ont appelé à la mise en oeuvre d'une solution à deux Etats, israélien et palestinien.
Samedi, le chef de la diplomatie iranienne s'est également entretenu avec ses homologues de Tunisie et de Turquie au sujet de Gaza, selon son ministère de tutelle. L'Iran est l'un des soutiens les plus farouches de la cause palestinienne, un des piliers de la politique étrangère de Téhéran depuis l'avènement de la République islamique en 1979. Les dirigeants iraniens estiment illégitime l'Etat d'Israël, qualifié volontiers de « régime sioniste ».
Ces entretiens du chef de la diplomatie iranienne sont intervenus le jour où le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a reçu à Téhéran des dirigeants du Hamas, pour la première fois depuis l'entrée en vigueur le 19 janvier d'une trêve à Gaza entre le mouvement palestinien et Israël.
Les plus commentés
Le Liban est l'un des pays les plus malheureux du monde selon un rapport mondial
Je serai toujours là
Tête de la BDL : vers un bras de fer Aoun/Salam ?