Des enfants palestiniens déplacés regardant des tentes et les décombres de bâtiments de Jabalia, au nord de la bande de Gaza, le 6 février 2025. Photo AFP / BASHAR TALEB
L'ONG Handicap international craint des milliers de victimes futures à Gaza du fait des dizaines de milliers des munitions non explosées se trouvant dans les ruines du territoire palestinien, a affirmé l'un de ses experts vendredi à l'AFP.
En quinze mois de guerre, consécutifs à l'attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, une quantité "ahurissante" d'explosifs a été déversée sur Gaza, a expliqué Simon Elmont, un expert en déminage d'Handicap international.
Sachant que traditionnellement, entre 9 et 13% de ces munitions n'explosent pas, "des dizaines de milliers" de ces bombes, missiles, roquettes... se trouvent encore sur place, prêtes à se déclencher en cas de mauvaise manipulation, a-t-il poursuivi.
Cette "énorme contamination" se trouve "principalement dans les décombres et sous la surface de Gaza", faite de "munitions qui ont touché un bâtiment" ou qui sont entrées profondément dans le sol, sans toutefois exploser, a déclaré à l'AFP M. Elmont.
Alors que des centaines de milliers de Gazaouis se sont déplacés depuis le début de la trêve mi-janvier pour rentrer dans le nord et le centre de Gaza, ravagé par le conflit, "nous savons que ces personnes vont tenter de retrouver leurs effets personnels, qu'elles vont entrer dans des immeubles endommagés ou détruits, qu'elles vont bouger les gravats ou même commencer à reconstruire", a-t-il raconté.
Les accidents vont alors se multiplier, "des centaines, sinon des milliers d'incidents au cours desquels des personnes peuvent être blessés, et malheureusement parfois mortellement", a souligné Simon Elmont.
Et l'expert de citer l'exemple d'une vidéo qu'il a vue cette semaine d'un enfant gazaoui hospitalisé après qu'un autre enfant lui a jeté dessus "ce qu'il pensait être un jouet" alors que c'était une grenade qu'il avait ramassée.
Dans un communiqué, Handicap international a qualifié la "grande quantité de munitions non explosées" de "menace majeure pour la population" de Gaza.
L'attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts. Au total, 251 personnes avaient été enlevées ce jour-là et emmenées dans la bande de Gaza voisine.
L'offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.583 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle a aussi provoqué un désastre humanitaire dans le petit territoire assiégé par Israël depuis octobre 2023.
L'une des difficultés de dépolluer Gaza des munitions non explosées réside ainsi dans le fait qu'il sera impossible d'évacuer la population des territoires à décontaminer, car "ils n'ont nulle part où aller", les frontières étant fermées, a rappelé Simon Elmont.
jf/cn
© Agence France-Presse
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