L'adjointe de l'émissaire américain pour le Moyen-Orient a affirmé vendredi qu'une présence du Hezbollah dans le nouveau gouvernement libanais constituerait une ligne rouge, saluant la fin du "règne de la terreur" du mouvement islamiste pro-iranien.
La visite de Morgan Ortagus à Beyrouth intervient alors que le nouveau Premier ministre libanais, Nawaf Salam, peine à former un gouvernement sous la pression politique du Hezbollah et de ses alliés.
Le pays a un besoin urgent de fonds pour se reconstruire après le conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah et une sévère crise économique dont il peine à s'extirper.
"Nous avons fixé des lignes rouges claires aux Etats-Unis: le Hezbollah ne pourra plus terroriser le peuple libanais, y compris en faisant partie du gouvernement", a déclaré Mme Ortagus après une rencontre avec le nouveau président libanais, Joseph Aoun, élu le 9 janvier et considéré comme le candidat préféré de Washington.
L'affaiblissement du Hezbollah après plus d'un an d'hostilités avec Israël, dont deux mois de guerre ouverte, a permis au Parlement libanais profondément divisé d'élire M. Aoun et de soutenir sa désignation de M. Salam en tant que Premier ministre, après plus de deux ans de vacance du pouvoir.
L'armée israélienne a décimé la direction du Hezbollah en éliminant son chef, Hassan Nasrallah, ainsi que plusieurs de ses hauts responsables, en marge de la guerre à Gaza, tandis que la chute du président syrien, Bachar al-Assad, allié du Hezbollah, a porté un coup à sa ligne d'approvisionnement en armes.
Selon l'émissaire américaine, "le Hezbollah a été vaincu par Israël et nous sommes reconnaissants envers notre allié Israël pour l'avoir défait".
Après le début de la guerre à Gaza le 7 octobre 2023, déclenchée par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas ce jour-là sur le sol israélien, le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes sur Israël, disant agir ainsi en soutien aux Palestiniens.
- "Entamer les réformes" -
Après sa nomination par le président américain, Donald Trump, Mme Ortagus a effectué sa première visite officielle à l'étranger au Liban.
"La fin du règne de la terreur du Hezbollah au Liban et dans le monde a commencé, et c'est terminé", a-t-elle ajouté.
Alors que les efforts pour former un nouveau gouvernement patinent, Mme Ortagus a émis l'espoir que le futur gouvernement mette fin "à la corruption et à l'influence du Hezbollah", et qu'il entreprenne "des réformes".
La communauté internationale a longtemps exhorté le Liban à mettre en place des réformes pour débloquer des milliards de dollars destinés à stimuler une économie minée depuis 2019 par une crise financière largement imputée à la corruption généralisée et à la mauvaise gestion.
Washington a joué un rôle clé dans la médiation de l'accord de cessez-le-feu du 27 novembre entre Israël et le Hezbollah.
En vertu de l'accord, l'armée libanaise devait se déployer aux côtés des Casques bleus de la mission onusienne Finul dans le sud, au fur et à mesure du retrait de l'armée israélienne sur une période de 60 jours.
De son côté, le Hezbollah doit retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière libano-israélienne, et démanteler toute infrastructure militaire restante dans le sud. La période de retrait a été prolongée jusqu'au 18 février, mais les deux camps s'accusent mutuellement de violations répétées de l'accord.
A Beyrouth, l'émissaire américaine a affirmé que Washington était "très attaché à cette date".
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La visite de Morgan Ortagus à Beyrouth intervient alors que le nouveau Premier ministre libanais,...
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