
Le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, au palais de Baabda, le 17 janvier 2025. Photo AFP
Le gouvernement de Nawaf Salam n'est pas pour ce soir. Arrivé peu avant 18h au palais présidentiel de Baabda pour présenter une mouture de son cabinet au président Joseph Aoun, le Premier ministre désigné est sorti vers 18h30 en annonçant que « des points restaient à régler ».
« Je travaille à former un gouvernement réformiste composé de figures de grande compétence, et je n'accepterai aucune forme de blocage de son travail », a déclaré M. Salam après sa réunion avec le président. « Les critères selon lesquels je travaille sont ceux dont j'avais déjà parlé. Je n'en démordrai pas », a-t-il encore dit, tenant à préciser qu'il ne s'était pas conformé à une règle attribuant un ministre pour chaque groupe de 4 ou 5 députés. Il s'est dit prêt à puiser dans sa propre part pour parvenir à la formation d’un gouvernement et à la reconstruction de l'État, affirmant qu'il n'y avait « pas d'autre choix que d'aller de l'avant ». M. Salam a dans ce cadre reconnu l'importance du travail des partis politiques, ajoutant toutefois qu'à cette étape critique, il a choisi de « privilégier l'efficacité du travail du gouvernement sur les luttes politiques ». « Mon intérêt n'est pas de me protéger de telle ou telle critique. Mon objectif est d'arriver à un gouvernement qui puisse mener des réformes, les attentes des Libanais sont ma boussole » a-t-il conclu avant de quitter le palais présidentiel.
Ces derniers jours, les tractations pour former un gouvernement butaient sur trois nœuds, l'un posé par les Forces libanaises, l'autre par le tandem chiite Amal-Hezbollah et le troisième sur la quote-part sunnite (notamment du bloc de la Modération nationale). Le tandem Joseph Aoun-Nawaf Salam voulait nommer le cinquième ministre chiite, en contrepartie de l’attribution des Finances à Yassine Jaber. C’est la figure de ce cinquième ministre qui posait problème.
La genèse de l’équipe ministérielle semblait pourtant possible mercredi soir, après que Joseph Aoun et le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, étaient parvenus, selon des informations obtenus par L'Orient-Le Jour, à défaire le nœud lié à la représentation des Forces libanaises, plus grand bloc parlementaire. Selon ces informations, ce parti allait finalement obtenir le ministère des Affaires étrangères où il compte nommer Joe Raggi, chargé d’affaires du Liban à Amman. La part ministérielle des FL devait également inclure Joe Saddi, économiste pressenti pour le portefeuille de l’Énergie, Kamal Chéhadé (protestant) qui pourrait être désigné à la tête des Télécoms ainsi que l'homme d'affaires Joe Issa el-Khoury à l’Industrie.
Toujours selon les informations de notre journal, la quote-part du tandem chiite Amal-Hezbollah pourrait inclure les noms et portefeuilles suivants : Yassine Jaber (ancien député berryste, Finances), Rakan Nasreddine (Santé, Hezbollah), Tamara Zein (Amal, Environnement). Le Hezbollah devrait nommer une figure de la famille Haïdar au ministère du Travail.
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