
Vahid Jalalzadeh, vice-ministre iranien des Affaires étrangères en visite à Beyrouth, s'est rendu au Palais Bustros le 31 janvier 2025. Photo ANI
Le ministre libanais sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a reçu vendredi un haut responsable de la diplomatie iranienne, Vahid Jalal Zadeh, qui a exhorté les autorités libanaises à « assurer les meilleurs soins possibles aux Syriens ayant fui leur pays pour le Liban », après la chute du régime de Bachar el-Assad le 8 décembre dernier.
Depuis les événements qui ont conduit à l'effondrement de l'ancien pouvoir à Damas, de nombreux Syriens, principalement des partisans du régime déchu, tentent d’entrer clandestinement sur le territoire libanais, alors que des proches de la famille Assad ont également transité par Beyrouth pour prendre la fuite. Les tentatives d'entrée illégales via la frontière entre les deux pays ont notamment poussé l’armée libanaise à y renforcer sa présence.
Accompagné de sa délégation, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères chargé des affaires consulaires et parlementaires a appelé Abdallah Bou Habib à « une coopération étroite et constructive afin d’assurer aux réfugiés syriens les meilleurs soins », selon un communiqué cité par l'Agence nationale de l'information (ANI, officielle).
Vahid Jalal Zadeh a exprimé l’espoir de voir une certaine « réciprocité » de la part du gouvernement libanais, en reconnaissance de « l’accueil chaleureux réservé aux libanais sur le sol syrien durant la guerre entre le Hezbollah et Israël ».
Le Hezbollah avait ouvert le front du Liban-Sud contre Israël en octobre 2023 pour soutenir le Hamas, son allié palestinien, dans la guerre à Gaza déclenchée par une attaque du mouvement islamiste sur le sol israélien. Ce front avait dégénéré en guerre ouverte en septembre dernier, l’État hébreu ayant bombardé Beyrouth et infligé plusieurs coups durs au parti chiite, notamment en tuant son secrétaire général Hassan Nasrallah.
Soins et services sociaux
Le responsable iranien a souligné que son pays avait alors « exhorté » les autorités syriennes d'alors (sous le régime Assad) à « accueillir dans les meilleures conditions les Libanais ayant trouvé refuge en Syrie ». Le responsable iranien a par ailleurs fait savoir au chef de la diplomatie libanaise qu’un certain nombre de syriens réfugiés au Liban seraient aussi d’origine iranienne. Il a exprimé l'espoir que la communauté internationale et l'ONU fourniront à ces nouveaux réfugiés « les mêmes soins et services sociaux » qu'aux Syriens qui avaient trouvé refuge au Liban suite au soulèvement contre Bachar el-Assad en 2011 et à la guerre civile violente qui s'en est suivie.
Le Hezbollah est sorti considérablement affaibli de la guerre avec Israël et a perdu un allié stratégique avec la chute de Bachar el-Assad en Syrie. Le parti chiite a aussi perdu une voie majeure d'approvisionnement militaire via la Syrie, vitale pour les transferts d’armes fournies par son parrain iranien. Celle-ci a été coupée après que les rebelles syriens, menés par les islamistes de Hay’at Tahrir el-Cham (HTC), se sont emparés du pouvoir. L'Iran a par la même occasion perdu de son influence dans la région.
Commentant en outre les menaces israéliennes contre l'Aéroport international de Beyrouth, après des informations selon lesquelles l'Iran enverrait par avion des « valises d'argent » au Hezbollah, le diplomate a affirmé que le Liban est « souverain et prend ses propres décisions sur les relations qu'il établit avec les autres pays, parmi lesquels l'Iran ». « Le séjour de ressortissants ou de citoyens iraniens sur le territoire libanais est soumis à toutes les lois et normes adoptées au Liban, et naturellement, nous condamnons les menaces israéliennes », a-t-il ajouté.
Vahid Jalal Zadeh s'est également entretenu avec le président de la Chambre Nabih Berry. Les deux hommes ont passé en revue les derniers développements au Liban et dans la région.
Qu ils les prennent en Iran avec grand plaisir!
07 h 35, le 02 février 2025