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Monde - Justice

La présidente de la CIJ accusée de « plagiat » dans son refus de condamner l’occupation israélienne

Julia Sebutinde aurait copié plusieurs phrases d'un article d'opinion d'un fonctionnaire américain et d'un think tank pro-israéliens sans fournir de citation appropriée.

L'ex-président de la Cour internationale de justice, Nawaf Salam (C), arrive au premier jour d'une audience de deux jours dans le procès que le Mexique a intenté contre l'Équateur, à la CIJ à La Haye, le 29 avril 2024. Photo Remko de Waal/ANP/AFP

Julia Sebutinde, présidente en exercice de la Cour internationale de Justice (CIJ) depuis la démission de Nawaf Salam, désigné Premier ministre du Liban, a été accusée d'avoir plagié certaines parties de son argumentaire pour défendre son opinion dissidente dans l'avis consultatif rendu par la Cour sur l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens.

En juillet dernier, le panel de 15 juges a déterminé que l'occupation prolongée des territoires palestiniens par Israël était « illégale » et que la « séparation quasi complète » des habitants de la Cisjordanie occupée violait les lois internationales relatives à la « ségrégation raciale » et à «l'apartheid ».

Copie d'un ancien collaborateur de Bush et Netanyahu

Bien que la majorité des juges ait soutenu l'avis, la juge Sebutinde s'est opposée aux conclusions du tribunal, estimant que l'affaire devrait être résolue par des « négociations entre les parties concernées ». Depuis, Zachary Foster, un chercheur spécialisé sur l'histoire de la Palestine, a mis en évidence un plagiat présumé contenu dans la note rédigée par la juriste ougandaise pour justifier sa position clémente vis-à-vis d'Israël.

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Ce plagiat serait issu d'un article publié dans la revue de l’Institut Hudson, un établissement néo-conservateur, en décembre 2021. Il a été rédigé par un ancien sous-secrétaire d'État américain à la Défense, Douglas J. Feith, qui a contribué à l'élaboration de la stratégie américaine pour les guerres en Irak et en Afghanistan sous l'administration de George W. Bush et a notamment été responsable de la production des notes de renseignement alléguant des liens entre le régime irakien et el-Qaëda — une affirmation qui s'est révélée fausse.

De plus, M. Feith a co-rédigé en 1996 un document de politique pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, proposant qu’Israël envisage de destituer Saddam Hussein en Irak et de s’engager militairement contre la Syrie par le biais de forces proxies.

« Sur le plan territorial, le nom 'Palestine' s’appliquait vaguement à une région qui, pendant les 400 ans précédant la Première Guerre mondiale, faisait partie de l’Empire ottoman. En 135 de notre ère, après avoir réprimé la deuxième insurrection juive dans la province de Judée ou Judah, les Romains renommèrent cette province 'Syria Palaestina' (ou Syrie palestinienne) », cite par exemple l'article.

Et d'ajouter : « Les Romains firent cela en guise de punition, pour contrarier les 'Y’hudim' (la population juive) et effacer le lien entre eux et leur province (connue en hébreu sous le nom de Y’hudah). Le nom 'Palaestina' était utilisé en référence aux peuples connus sous le nom de Philistins, établis le long de la côte méditerranéenne. » Des extraits que l'on retrouve quasiment mot pour mot dans la note de la juge Sebutinde.

« Il n’y a rien qui s’appelle la ‘Palestine’ dans l’histoire »

Par ailleurs, Zachary Foster a souligné que la juriste avait également copié, sans le mentionner, plusieurs phrases de la Jewish Virtual Library, un think tank affirmant « fournir des faits sur le conflit israélo-arabe » et lutter contre la «délégitimation d'Israël», gérée par l'American-Israeli Cooperative Enterprise.

« Lorsque le distingué historien américano-arabe, le professeur Philip Hitti, a témoigné contre la partition de la Palestine mandataire devant le Comité anglo-américain en 1946, il a déclaré : 'Il n’y a rien qui s’appelle la ‘Palestine’ dans l’histoire ; absolument rien.' », a-t-elle écrit.

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Une phrase très similaire apparaît sur une publication de la Jewish Virtual Library : «Lorsque le distingué historien américano-arabe, le professeur Philip Hitti de l’Université de Princeton, a témoigné contre la partition devant le Comité anglo-américain en 1946, il a déclaré : 'Il n’y a rien qui s’appelle la ‘Palestine’ dans l’histoire, absolument rien'».

En janvier 2023, la CIJ avait rendu un arrêt provisoire demandant instamment à Israël de ne pas entraver l'acheminement de l'aide à Gaza et d'améliorer la situation humanitaire. La Cour a également demandé à Israël de prendre des mesures pour prévenir les actes de génocide dans l'enclave assiégée et de s'attaquer à l'incitation au génocide, entre autres mandats.

Mme Sebutinde, décrite par certains médias israéliens comme « pro-israélienne », a été la seule juge du panel de 17 membres à voter contre les six mesures adoptées par la Cour, en compagnie du juge israélien Aharon Barak.

Julia Sebutinde, présidente en exercice de la Cour internationale de Justice (CIJ) depuis la démission de Nawaf Salam, désigné Premier ministre du Liban, a été accusée d'avoir plagié certaines parties de son argumentaire pour défendre son opinion dissidente dans l'avis consultatif rendu par la Cour sur l'occupation israélienne dans les territoires palestiniens.En juillet dernier, le...
commentaires (4)

Et Zachary Foster qui a mis le doigt sur le plagiat est lui même juif. Un jeune chercheur juif fait plus pour la cause palestinienne que tous les miliciens du hezballah réunis durant 20 ans. Comme quoi dans la Vie il y a ceux qui aident vraiment les palestiniens par le Droit et ceux qui vociférent l'index levé et détruisent leurs pays, envoient leurs proches á la mort sans faire avancer d'un iota la cause des palestiniens.

Moi

01 h 10, le 29 janvier 2025

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Commentaires (4)

  • Et Zachary Foster qui a mis le doigt sur le plagiat est lui même juif. Un jeune chercheur juif fait plus pour la cause palestinienne que tous les miliciens du hezballah réunis durant 20 ans. Comme quoi dans la Vie il y a ceux qui aident vraiment les palestiniens par le Droit et ceux qui vociférent l'index levé et détruisent leurs pays, envoient leurs proches á la mort sans faire avancer d'un iota la cause des palestiniens.

    Moi

    01 h 10, le 29 janvier 2025

  • Et voilà une manière intelligente et efficace de combattre le sionisme

    Moi

    21 h 56, le 28 janvier 2025

  • Malhonnêteté intellectuelle, mauvaise foi, mensonges : les caractéristiques d'Israël et de ses alliés.

    Politiquement incorrect(e)

    19 h 08, le 28 janvier 2025

  • Madame Sebutinde n'est pas seulement pro-israelienne, elle a ete biberonnee des son premier age dans le Sionisme Chretien de son eglise pentecotiste Watoto dans son Ouganda natal. 'Ils' ont reussi a debarquer Nawaf Salam, le geneur en chef de la CIJ, qui est tombe dans le panneau et a abandonne son poste...

    Mago1

    19 h 02, le 28 janvier 2025

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